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A ceux qui fatigués d'apprendre veulent enfin savoir !

Défense Owen

John Owen (1er juillet 1827 à Marchington (en) – 24 novembre 1901 à Twickenham) était un vicaire anglais et un joueur d’échecs amateur de très haut niveau.

 

 John Owen (à droite) face à Amos Burn

Né à Marchington dans le comté de Staffordshire il était révérend de l’Église d’Angleterre et pasteur de Hooten (Cheshire) de 1862 à 1900, mais il est connu pour avoir été l’un des meilleurs joueur d’échecs anglais du xixe siècle.

Il gagna en 1857 un tournoi mineur de la British Chess Association de Manchester. En 1858 à Londres, il perdit un match face à Samuel Boden (+2 -7 = 2) et termina troisième à Birmingham derrière Löwenthal et Falkbeer. Il fit match nul en 1860 à Manchester avec Ignác Kolisch (+4 -4 = 0).

Il gagna une partie amicale contre Paul Morphy en 1858 ce qui amena un match entre les deux joueurs. Bien que bénéficiant d’un handicap (il avait un pion supplémentaire et avait toujours le trait initial), Owen perdit 6–1 sans gagner une partie.

Ses résultats au tournoi de Londres de 1862, le premier tournoi toutes rondes international (au cours duquel chaque participant rencontre tous les autres) furent impressionnants : il finit troisième, précédant le futur champion du monde Wilhelm Steinitz (qui devait terminer 6e de cette rencontre) et fut le seul joueur à gagner contre Adolf Anderssen qui allait remporter le tournoi.

Il fit match nul à Liverpool en 1874 (+4 -4 = 0) face à Amos Burn et perdit l’année suivante à Londres contre le même adversaire (+6 -11 = 3). En 1876 il termina aux2e et 4e places du tournoi de Cheltenham. Il perdit nettement un match en 1878 contre Johannes Zukertort à Chiselhurst (+0 -8 = 3). En 1881 il finit deuxième dans le 16e British Counties Tournament. Il prit sa revanche contre Amos Burn en 1888 qu’il vainquit dans un match à Liverpool (+5 -0 = 3). En 1890 il termina aux 3e et4e places du 23e British Counties tournament et en 1894/1895 aux 2e et 3e places du Craigside Tournament de Llandudno au Pays de Galles.

John Owen a donné son nom à la Défense Owen, une ouverture qu’il jouait souvent (y compris à l’occasion de sa victoire sur Morphy) caractérisée par les coups : 1.e4 b6.

Son meilleur nombre de points Elo historique fut de 2583 avec lequel il fut 9e meilleur joueur du monde en juillet 1877.

1. e4 b6

La partie majoritaire

La défense Owen (également connue sous le nom de défense Fianchetto Dame ou défense Grecque), est définie par les mouvements :

1. e4 b6.

Elle doit son nom à John Owen, prêtre anglais et fort joueur d’échecs amateur du XIXème siècle, qui fut parmi les premiers à l’exposer.

En jouant 1… b6, les noirs préparent le fianchetto du fou dame, qui participera ainsi à la lutte pour le centre. Le désavantage de ce plan est que les blancs vont être à même d’occuper le centre avec leurs pions et ainsi gagner un avantage d’espace. Même si elle a parfois été utilisée par des maîtres, la défense Owen a une réputation relativement mauvaise. En effet, à l’inverse du coup 1.g6, le développement du fou dame après 1…b6 ne prépare pas le roque sur l’aile-roi comme le fait le coup 1.g6; de plus, les noirs débutent la partie avec une position légèrement inférieure, et doivent faire attention à ne pas prendre un retard de développement trop important, tout en ne négligeant pas le combat pour le centre.

Le fait que le coup 1… b6 soit rarement joué peut le rendre attrayant aux yeux du joueur qui a les pièces noires, parce qu’il va peut-être pouvoir placer une variante qu’il a préparé, de laquelle le joueur qui a les pièces blanches ne sait que peu de choses.

Les blancs répondent habituellement à 1… b6 en établissant un centre de pions classique, par 2.d4. Et s’ils ont peur d’entrer dans une variante que leur adversaire est susceptible d’avoir préparé, ils ont à leur disposition des solutions de rechange, par exemple 2.c4 ou 2.Cf3.

La défense Owen est classée dans la section B00 de l’Encyclopédie des Ouvertures d’Echecs, avec d’autres réponses rares à 1.e4.

Partie spectaculaire

Netherlands 5 Novembre 2005
Berelowitsch, Alexander/ Bosch, Jeroen
1-0

Blancs Berelovich  Noirs : Bosch

Interclubs des Pays-Bas Enschede, le 5 novembre 2005

 

1.e4 b6 Depuis la série d’ouvrages, Secrets of Opening Surprises, qu’il a publiée chez New In Chess, le sympathique Maître néerlandais Jeroen Bosch est justement considéré comme un fin connaisseur des ouvertures inhabituelles. Il choisit ici la défense Owen, ainsi nommée en souvenir de ce joueur anglais (1827-1901) qui l’avait notamment adoptée face à Morphy, dès le milieu du dix-neuvième siècle. D’autres champions ont depuis tenté l’aventure, dont le regretté Tony Miles, l’Arménien Lputian, et plus récemment encore le Français Christian Bauer… Sans réussir toutefois à la réhabiliter complètement, à l’inverse de « sa petite soeur » la défense anglaise, 1. c4 b6, que nous retrouvons dans les parties de Korchnoi, Spassky et Short. 2.d4 Fb7 3.Fd3 e6 Vers 1974, la première édition de l’encyclopédie yougoslave (ECO) suggérait plutôt de pousser 3… f5 et supportait cette proposition à l’aide d’une jolie partie publiée dans l’informateur : 4.exf5 Fxg2 5.Dh5+ g6 6.fxg6 Fg7 (6… Cf6 ? 7.gxh7+ ! Cxh5 8.Fg6#) 7.gxh7+ Rf8 8.hxg8D+ Rxg8 9.Dg4 Fxh1 10.h4 Vers h6, pour profiter du clouage 10… Fd5 11.h5 Fe6 ! 12.Dg2 Txh5 ! 13.Dxa8 Fd5 14.Dxa7 Cc6 15.Da4 Th1 quand l’attaque et le développement compensaient déjà le déficit matériel; Shmit-Vitolinsh, URSS 1969. Depuis lors pourtant de nombreux antidotes ont été découverts : a) D’abord, 7.gxh7+ Rf8 8.Cf3 !! (au lieu 8.hxg8D+) 8… Cf6 (sur 8… Fxh1 9.Ce5 Fxe5 10.dxe5 gagne) 9.Dg6 Fxf3 (ou pire 9… Fxh1 10.Fh6 Txh7 11.Cg5 etc.) 10.Tg1 Txh7 11.Dg3 Fe4 12.Fxe4 Cxe4 13.Df3+ Rg8 14.Dxe4 quand les Blancs ont déjà gagné un pion; b) Ensuite et surtout : 7.Df5 !! La merveilleuse contribution du jeu par correspondance. 7… Cf6 (7… Ff6 8.g7 ! Fxg7 9.Dg4 Fxh1 10.Dxg7) 8.Fh6 !! Fxh6 9.gxh7 Fxh1 (ou 9… Rf8 10.Dg6 Fc1 11.Dxg2 Fxb2 12.Ch3 puis Tg1) 10.Dg6+ Rf8 11.Dxh6+ Rf7 12.Ch3 Df8 (12… Re6 13.Cg5+ Rd5 14.Fb5 !) 13.Fg6+ Re6 14.Df4 d5 15.Ff5+ Rf7 16.Cg5+ Re8 17.Dxc7 Et les Noirs abandonnèrent; Den Broeder-Wegener, Coupe de l’ICCF 1981. 4.Cf3 c5 5.c3 Cf6 L’échange ouvrirait c3 au Cavalier blanc : 5… cxd4 6.cxd4 Fb4+ 7.Cc3 Cf6 (7… Ce7 ne paraît pas bien meilleur, à cause de 8.0-0 0-0 9.e5 menaçant du sacrifice thématique en h7.) 8.e5 Ce4 9.0-0 ! Cxc3 10.bxc3 Fxc3 11.Fg5 ! f6 (11… Dc8 12.Tc1) 12.exf6 gxf6 13.Ce5 ! et les Noirs doivent succomber; Jadoul-Willaert, interclubs de Belgique 1981 6.Cbd2 On pourrait également couvrir le pion de la Dame : 6.De2. Sur quoi Miles avait obtenu quelque succès via 6… Fe7 7.0-0 Cc6 8.a3 pour éviter le bond du Cavalier sur b4. 8… Ca5 9.Cbd2 et maintenant 9… c4 10.Fc2 Dc7 quand le centre blanc procure un avantage qu’il n’est pas si facile d’exploiter. 6… Fe7 7.De2 ! Un coup rarement joué et pourtant excellent : il renforce e4, centralise les forces et retarde l’éventuel échange des Fous de cases blanches via… Fa6. Sur l’habituel 7.0-0 on pourrait encore suivre l’exemple de Miles : 7… cxd4 (ou 7… d5 8.e5 Ce4) 8.cxd4 Fa6 quand la perte de temps Fc8-b7-a6 est en partie justifiée par l’embouteillage du Fc1 7… Cc6 La réplique naturelle, mais peut-être fautive. Le plus exact était apparemment 7… d5 8.e5 Cfd7 9.0-0 Cc6 (ou 9… Dc8 suivi de Fa6) 10.a3 a5 pour éviter le blocus de l’aile Dame. 8.a3 d5 9.e5 Cd7 10.b4 ! Or ici les Noirs manquent d’espace et leur dispositif, encore accablé du mauvais Fou en b7, fait songer à une française (1. e4 e6 2. d4 d5) qui aurait mal tourné. 10… Dc7 11.0-0 0-0 Se jetant dans la gueule du loup, le Fd3. Faute de pièces pour défendre ce roque, il valait mieux opter pour l’autre : 11… c4 12.Fc2 0-0-0 c’est du moins de cette façon que Bent Larsen avait continué dans une position similaire face à Eugenio Torre, en 1977… Mais sans obtenir un meilleur résultat. 12.Te1 Tae8 Pour renforcer e6 et préparer le coup de bélier sur f6. 13.Cf1 Les Blancs laissent faire : on ne pourrait comparer le Fou de d3 avec celui de b7… Ceci d’autant plus que la Dc7 se trouve fort éloignée de son Roi. 13… f6

14.Cg5 !! Un concept épatant et certainement plus spectaculaire que le prosaïque 14.b5 Cd8 15.Ff4 qui aurait également assuré l’avantage. 14… fxg5 15.Dh5 h6 Le moindre mal. Supposons aussi : 15… g6 16.Fxg6 hxg6 17.Dxg6+ Rh8 18.Te3 (Nimzowitsch aurait vanté les mérites de la « surprotection » de e5.) 18… Tf4 19.Th3+ Th4 20.Txh4+ gxh4 21.Dh6+ Rg8 22.Dxe6+ Rg7 23.Dh6+ Rg8 24.Dg6+ et prend la Tour.

16.Dg6 Menaçant du mat en deux coups : Dh7 puis Fg6. 16… Cdxe5 Encore forcé, il faut lâcher du lest. 17.dxe5 Cxe5 18.Dxe6+ ! 18.Txe5 Dxe5 19.Dh7+ Rf7 20.Dg6+ (20.Fg6+ Rf6) 20… Rg8 offrait tout au plus le perpétuel. 18… Cf7 19.Df5 Ch8 20.Dh7+ Rf7 Ici s’achève la combinaison : les Noirs ont certes gagné un pion, mais la position du Roi, ajoutée au triste rôle du Cavalier en h8, ne plaide certainement pas en leur faveur. 21.Cg3 Vers f5 ou h5, mais 21.Ce3 ! pointant vers d5, f5, g4 et même e5 était encore plus fort. 21… Ff6 22.Fd2 Fc8 Il fallait tenir le Cavalier des Blancs à distance.23.Cf5 Fxf5 24.Dxf5 Et voici maintenant les deux Fous

24… Txe1+ ?! Cet échange ne contribue qu’au développement de l’ennemi, ce qui facilite leur tâche. Le plus résistant était encore 24… Dd6 (pour continuer par g6, puis Rg7 et enfin Cf7) 25.bxc5 bxc5 (25… Dxc5 26.Dd7+) 26.Tab1 Bien que les Blancs devraient l’emporter ici aussi. 25.Txe1 Td8 26.Dh7 26.c4 pour dégager les diagonales était également très bon. 26… Dc6 27.Fe2 ! Reculant pour mieux sauter (Fh5+) 27… Fe5 28.Fh5+ Rf6 29.Txe5 ! Encore un joli coup de grâce. 29… Rxe5 30.Dxg7+ Df6 Perd sur-le-champ, mais si 30… Rd6, alors simplement 31.h4 quand les deux Fous « crèvent l’écran » 31.f4+ ! gxf4 32.Fxf4+ ! Et les Noirs abandonnèrent.

Grand Maître International.

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