La défense moderne ou défense Robatsch
débute par 1.e4 g6, avec un développement précoce du Fou g7 en fianchetto, mais sans le coup …Cf6 qui transposerait dans la défense Pirc.
Les Noirs laissent ainsi les pions des Blancs occuper le centre (il suit couramment 2. d4 Fg7), et comptent plutôt miner ce dernier par la suite, en particulier par une percée de pions à l’aile Dame.
Cette approche alternative a été préconisée dans les années 1920 par l’école hypermoderne, d’où le nom de défense moderne, alors que les partisans de l’école dite classique (notamment le grand pédagogue Siegbert Tarrasch) préconisaient plutôt l’occupation du centre par les pions.
Un exemple de défense moderne est la partie suivante :
Mikhaïl Tal-Georgi Tringov, Interzonal d’Amsterdam (Pays-Bas), 1964
1. e4 g6 2. d4 Fg7 3. Cc3 d6 4. Cf3 c6 5. Fg5 Db6 6. Dd2! Dxb2?! 7. Tb1 Da3 8. Fc4 Da5 9. o-o e6?! (9…Cd7) 10. Tfe1 a6 11. Ff4 e5? (11…Dc7!) 12. dxe5 dxe5 13. Dd6!! Dxc3? (le moindre mal était 13…Ff8 14. Dxe5+ Dxe5 15. Cxe5; sur 13…exd4, Tal pouvait continuer par 14. Cd5! Cd7 15. Cg5 Ce5 16. Cc7+ Dxc7 17. Dxc7) 14. Ted1 Cd7?? (14…Ff6!) 15. Fxf7+! (visant le mat) Rxf7 16. Cg5+ Re8 17. De6+ 1-0 (car le mat est inévitable: si 17…Ce7, alors 18. Df7+ Rd8 19. Ce6#, et si 17…Rd8, alors 18. Cf7+ Rc7 19. Dd6#).