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Généralités sur les Ouvertures

L’ouverture est la première phase d’une partie d’échecs. Elle s’arrête lorsque les forces des deux adversaires sont mobilisées et que les rois sont en sécurité. La suite des coups qui composent l’ouverture est en général désignée soit par le nom ou la nationalité de son ou ses inventeurs (par exemple la partie italienne, la défense Caro-Kann, la défense Pirc, le début Réti ou la variante Najdorf) ou par le lieu où elle a été pratiquée pour la première fois (par exemple la variante Scheveningue). Le terme d’ouverture est également utilisé dans le cas d’une ouverture de ligne par l’échange de figures ou de pions.

 

 

Classification et nomenclature des ouvertures

Il existe une très grande quantité d’ouvertures répertoriées, et des centaines de variantes ont un nom spécifique. L’Oxford Companion to Chess ne cite pas moins de 1327 ouvertures nommées2. Quand une ouverture est caractérisée par un coup des Noirs, on parle de « défense » (par exemple la défense sicilienne) ou de contre-attaque. Quand elle est caractérisée par un coup des blancs, on parle de « partie » (par exemple la partie espagnole, la partie italienne, la partie anglaise), d’attaque ou d’ouverture. Des séquences différentes peuvent aboutir à la même position par inversion de coups. Le fait de passer d’une ouverture à une autre s’appelle la transposition.

Des suites de coups d’ouverture qui sont considérées comme standard (et souvent répertoriée dans des livres de référence comme l’Encyclopédie des ouvertures d’échecs (ECO)) sont appelées coups théoriques. Ils sont souvent présentés sous forme d’arbre ou de table de théorie. Une nouvelle séquence de coups d’ouverture est appelée nouveauté théorique ; elle peut s’avérer redoutable.

Quand la partie commence à dévier d’une ouverture connue, on dit que les joueurs sont « sortis de la théorie ». Dans certaines ouvertures, les coups considérés comme les meilleurs pour chacun des camps ont été étudiés sur 20 à 25 coups, et parfois plus. Les joueurs de haut niveau passent des années à étudier les ouvertures. Les professionnels doivent poursuivre cette étude durant toute leur carrière, car la théorie continue à évoluer. Leur préparation a été révolutionnée par l’essor des bases de données informatiques de parties. Cette dernière leur impose et leur facilite à la fois, couplée avec l’élévation du niveau de jeu des moteurs d’échecs, une étude systématique des pierres d’achoppement des ouvertures envisagées.

Le type de jeu dépend fortement de l’ouverture : un jeu positionnel calme pour le début Réti et quelques lignes du gambit dame refusé, un jeu vif et tactique avec le gambit letton, la défense des deux cavaliers, et en particulier la contre-attaque Traxler. Les séquences qu’un joueur choisit d’étudier forment son répertoire d’ouverture : une ouverture est décrite selon une arborescence comportant une ligne principale (la suite la plus importante, car la plus jouée ou la plus étudiée), puis des ramifications appelées variantes principales ou secondaires en fonction de leur intérêt.

Les ouvertures sont classées selon le code ECO qui est composé d’une lettre et de deux chiffres. Dans cet article, elles le sont selon le type de jeu qu’elles favorisent.

Buts de l’ouverture

Bien qu’une grande variété de coups puissent être joués dans l’ouverture, les buts qui les motivent sont les mêmes de façon générale. Le premier est évidemment d’éviter d’être maté ou de perdre du matériel, comme dans les autres phases du jeu. En supposant qu’aucun des deux camps ne fasse d’erreur manifeste, les buts principaux sont les suivants :

Le développement

L’un des buts principaux dans l’ouverture est de mobiliser les pièces sur des cases utiles où elles auront une influence sur le jeu. Les cavaliers sont souvent développés en f3, c3, f6 et c6 (parfois aussi e2, d2, e7 ou d7), et les pions e et d sont avancés de façon à pouvoir développer les fous (une autre possibilité est de les placer en fianchetto sur la grande diagonale, avec une manœuvre g3 et Fg2 par exemple). La rapidité de la mobilisation est capitale. La dame et les tours, que l’on appelle les pièces lourdes ne sont pas centralisées dans un premier temps, elle le seront quand suffisamment de pièces légères et des pions auront quitté l’échiquier.

Le contrôle du centre

Au début de la partie, on ne peut pas savoir de quel côté les pièces seront le plus utile plus tard. Le contrôle des cases centrales permet cependant une meilleure mobilité des pièces d’une aile à l’autre, et aussi de réduire l’espace disponible de l’adversaire. La théorie classique veut que l’on obtienne le contrôle le plus efficace en occupant le centre avec des pions, idéalement avec des pions e4 et d4 pour les Blancs. Cependant, l’école hypermoderne a montré qu’il n’était pas toujours indispensable ou même intéressant d’occuper le centre de cette façon, et qu’un centre trop large pouvait faire l’objet d’attaques et même être démoli, compromettant la position. Un front de pions centraux n’a pas beaucoup de valeur à moins de pouvoir être maintenu durablement. Les joueurs hypermodernes ont préconisé le contrôle du centre à distance avec les pièces, la démolition du centre adverse et l’occupation ultérieure du centre. Ceci conduit à des ouvertures telles que la défense Alekhine avec une ligne telle que 1. e4 Cf6 2. e5 Cd5 3. d4 d6 4. c4 Cb6 5. f4 (l’attaque des quatre pions), les Blancs ont un centre de pions impressionnant pour le moment, mais les Noirs comptent bien s’y attaquer, laissant la position blanche vulnérable.

La sécurité du roi

Le roi est vulnérable au milieu de l’échiquier. Des mesures doivent être prises pour réduire son exposition. Il est donc courant que l’on roque dans l’ouverture (ce qui développe aussi la tour), ou, si ce n’est pas possible, d’amener le roi vers le coin de l’échiquier par une série de manœuvres (roque artificiel)

La prévention des faiblesses dans la Structure de pions

La plupart des ouvertures évitent soigneusement la création de faiblesses telles qu’un pion isolé, des pions doublés, un pion arriéré, des îlots de pions, etc. Certaines ouvertures compromettent le succès en finale pour obtenir une attaque rapide sur le camp adverse. Quelques ouvertures déséquilibrées pour les Noirs font usage de ce principe, comme ladéfense hollandaise ou la défense sicilienne, tandis que d’autres, telles la défense Alekhine et la défense Benoni incitent l’adversaire à avancer et à créer des faiblesses de pions. Certaines ouvertures acceptent les faiblesses de pions en échange de compensation sous forme de jeu dynamique.

La coordination des pièces

En mobilisant ses pièces, le joueur tente de s’assurer qu’elles contribuent harmonieusement au contrôle des cases-clés.

En outre, d’autres plans stratégiques utilisés dans le milieu de partie peuvent aussi être efficaces dans l’ouverture. Citons la préparation de percée de pions pour créer du contre-jeu, la création de faiblesses dans la structure de pions adverse, la prise de contrôle de cases-clés, les échanges favorables de pièces légères (garder la paire de fous par exemple), l’obtention d’un avantage d’espace au centre sur les ailes.

De façon plus générale, de nombreux auteurs (par exemple Reuben Fine dans Les idées cachées dans les ouvertures d’échecs) sont d’avis que la mission des Blancs dans l’ouverture est d’exploiter l’avantage du trait initial dans l’ouverture en le transformant en avantage, tandis que les Noirs cherchent à égaliser. Il existe cependant beaucoup d’ouvertures où les Noirs obtiennent une chance de jouer agressivement pour un avantage dès le début.

Pour le maître international Jeremy Silman, le but de l’ouverture est de créer des déséquilibres dynamiques entre les deux camps qui vont déterminer le type de milieu de jeu et les plans stratégiques choisis par chacun des joueurs. Dans la variante Winawer de la défense française, les Blancs tentent d’exploiter la paire de fous et l’avantage d’espace pour lancer une attaque sur l’aile roi noire, tandis que les Noirs cherchent des échanges en vue de simplifier (en échangeant les fous blancs pour affaiblir l’attaque) et de contre-attaquer les pions faibles sur l’aile dame.

La transition entre l’ouverture et le milieu de partie n’est pas clairement établie, mais on considère généralement que la fin du développement ou le roque sont des indicateurs raisonnables. Depuis l’avènement des échecs modernes et le développement exponentiel de la théorie, l’ouverture est une phase extrêmement étudiée par les joueurs et les analystes. Les joueurs de compétition connaissent tous des séquences de parfois plusieurs dizaines de coups.

Quelques termes techniques

Un gambit consiste à sacrifier un pion dans l’ouverture (exceptionnellement plusieurs pions ou une pièce) dans le but d’obtenir une compensation supérieure à la perte de matériel. Il s’agit en principe d’un avantage positionnel. Le gambit peut être accepté ou refusé par l’adversaire.

On parle de gambit en second lorsque le sacrifice est proposé par les Noirs. On parle de contre-gambit lorsque l’adversaire refuse un gambit en proposant lui-même un gambit (par exemple le contre-gambit Falkbeer dans le gambit du roi).

On appelle système une méthode de développement qui peut être employée contre un grand nombre de dispositifs adverses5. Des exemples sont le Système Colle, le Système de Londres ou encore l’Attaque est-indienne.

Les jeux ouverts (1.e4 e5)

Les débuts dits « ouverts » permettent un développement rapide (en ouvrant notamment la voie au fou roi et à la dame) et tentent une conquête territoriale (avancée de deux cases). Ils débouchent donc généralement sur un jeu tactique où la confrontation intervient rapidement7. Bien qu’il ne leur soit pas réservé, c’est le type d’ouverture favorisé par les débutants car les plans sous-jacents sont généralement assez limpides.

Il y a peu de transpositions car les Blancs sont, dans beaucoup d’ouvertures, en mesure de forcer la réponse noire. Tant que les Noirs sont en mesure de maintenir le pion central, ils ont peu à craindre. Les Blancs s’efforcent donc souvent de jouer de façon agressive pour faire disparaître le pion en e5, soit par f4 soit par d4. Les Noirs ont des possibilités de contre-attaque si leur adversaire reste timoré, un exemple étant l’ouverture portugaise (ouverture mineure). Un autre objectif fréquent des Blancs est de contrôler la seconde case-critique d5, le coup …d7-d5 étant généralement un coup libérateur pour les Noirs dans les débuts ouverts.

  1. Les Blancs attaquent e5 par f4
    1. Gambit du roi
  2. Les Blancs attaquent e5 par d4
    1. Partie du centre
    2. Gambit danois
    3. Début Ponziani
    4. Partie écossaise
  3. Les Blancs attaquent e5 par Cf3 et les Noirs ne le défendent pas par 2…Cc6
    1. Défense Damiano
    2. Défense Philidor
    3. Gambit letton
    4. Gambit éléphant
    5. Défense russe
  4. Les Blancs exercent un contrôle (temporaire ou durable) sur d5
    1. Début du fou
    2. Partie viennoise
    3. Partie des quatre cavaliers
    4. Partie des trois cavaliers
    5. Défense des deux cavaliers
    6. Partie italienne
    7. Partie espagnole

Les jeux semi-ouverts (1.e4, lorsque les Noirs ne répondent pas 1… e5)

Dans ces ouvertures, les Noirs rompent la symétrie dès leur premier coup. Ils acceptent d’adopter (temporairement) une structure de pion moins favorable dans le but d’obtenir, à plus ou moins long terme, une rupture et donc une liquidation du centre par des échanges de pions centraux.

  1. Les Noirs font pression par un pion sur d4
    1. Défense sicilienne, l’ouverture la plus jouée à haut niveau contre 1. e4
  2. Les Noirs font pression par un pion sur e4

    1. Défense française, très populaire à tous les niveaux de la compétition
    2. Défense Caro-Kann, réputée être l’une des défenses les plus solides
    3. Défense scandinave, considérée, sans être réfutée, comme étant légèrement avantageuse pour les blancs.
  3. Les Noirs attaquent le centre par leur Fou en g7
    1. Défense Pirc, « ambitieuse et difficile à jouer » selon un champion de France
    2. Défense moderne, une défense qui laisse encore plus d’options aux Blancs que la Pirc
  4. Les Noirs développent d’abord un Cavalier
    1. Défense Alekhine, dont la ligne moderne (4. Cf3) semble promettre un léger avantage aux Blancs
    2. Défense Nimzovitch du pion-roi, « défense originale, mais douteuse » d’après le même champion de France

Les jeux fermés (1.d4 d5)

Les débuts dits « fermés » sont traditionnellement considérés comme menant à des parties plus positionnelles durant lesquelles l’affrontement est indirect, chaque joueur cherchant à mettre en place une structure optimisée plutôt qu’à obtenir un gain matériel ou territorial à court terme.

On retrouve la symétrie des jeux ouverts (1. e4 e5) et donc les mêmes idées générales de part et d’autre. Mais les pions dame avancés de deux pas restent protégés, alors que les pions roi ne l’étaient pas. C’est cette différence fondamentale qui fait que la quasi-totalité des parties se poursuit par le Gambit dame 2. c4, attaque de flanc par un autre pion visant à éliminer le pion central noir. La notion de gambit pour cette ligne est erronée car la pratique montre qu’après la prise du pion c4, les Noirs doivent rendre le pion sous peine de subir une position très défavorable.

  1. Gambit dame
    1. Gambit dame accepté : les Noirs jouent …d5xc4, comme dans certaines variantes de la défense slave
    2. Gambit dame refusé
      1. Variante d’échange : les Blancs jouent à un moment ou l’autre c4xd5
      2. Défense slave : les Noirs supportent d5 par c6
      3. Défense semi-slave : Les Noirs supportent d5 par c6 et e6
      4. Défense Cambridge-Springs: Les Noirs supportent d5 par c6 et e6
      5. Défense orthodoxe : Les Noirs supportent d5 par e6 et parfois c6
      6. Variante Tartakover : une variante néo-orthodoxe19 (variante orthodoxe améliorée)
      7. Défense Tchigorine : les Noirs jouent un second coup (2…Cc6) autre que 2…e6 et 2…c6
      8. Contre-gambit Albin : les Noirs jouent un second coup (2…e5) autre que 2…e6 et 2…c6
  2. Débuts du pion de la Dame

    1. Gambit Blackmar-Diemer
    2. Système Colle
    3. Attaque Richter-Veresov

Les jeux semi-fermés (1.d4, lorsque les Noirs ne répondent pas 1… d5)

Défense indienne
Défense Benoni moderne

Là encore, les Noirs rompent la symétrie. Cet ensemble d’ouvertures a été prôné par l’école hypermoderne. Il évoque souvent la vieille pratique des échecs indiens (d’où le terme dedéfenses indiennes commençant par 1…Cf6), lesquels ignoraient l’avance initiale des pions de deux cases. L’objectif, pour les Noirs, est de contrôler le centre à distance sans l’occuper. Il ne peuvent toutefois permettre aux Blancs d’installer un centre puissant et c’est la raison pour laquelle la suite courante est 1…Cf6, empêchant l’immédiat 2.e4.

Ces ouvertures sont relativement complexes à traiter, et les transpositions y sont fréquentes.

  1. Les Noirs font pression sur e4

    1. Défense hollandaise
    2. Défense nimzo-indienne
    3. Défense ouest-indienne (ou Indienne-Dame)
    4. Défense Bogo-indienne
  2. Les Noirs font pression sur d4

    1. Défense Grünfeld
    2. Défense est-indienne (ou Indienne-Roi)
    3. Défense vieille-indienne
    4. Gambit de Budapest
    5. Défense Benoni
    6. Gambit Benko
  3. Les Noirs font pression sur c4
    1. Défense polonaise
  4. Les Blancs jouent un système anti-indiennes

    1. Attaque Trompowsky : d4 + Fg5 sans Cf3
    2. Attaque Torre : d4 + Cf3 + Fg5
    3. Système de Londres : d4 + Cf3 + Ff4
    4. Attaque Barry : d4 + Ff4 + e3 contre Fg7
  5. Partie catalane : d4 + c4 + Fg2

Les débuts de flanc (coups initiaux autres que 1. e4 ou 1. d4)

Il s’agit d’ouvertures où les Blancs appliquent pour eux-mêmes les principes de contrôle du centre à distance de l’école hypermoderne. Les possibilités de transpositions sont encore plus importantes si les Noirs dans leur réponse adoptent les mêmes principes. Au contraire, les Noirs peuvent prendre possession du centre, ce qui conduit souvent à des ouvertures familières avec les couleurs inversées.

Débuts moins courants

Une partie d’exemple

Voici une très belle partie débutant par ce qui, selon un analyste d’échecs très populaire, est « par bien des aspects, la plus logique des ouvertures d’échecs »: la partie espagnole. Cette partie a obtenu un prix de beauté :

Sarga – Molnar, partie par correspondance, 1930
1. e4
Les Blancs contrôlent les cases f5 et surtout d5 du centre par leur pion tout en ouvrant des diagonales pour leur fou et leur dame.
1…e5
Les Noirs répondent par la symétrie : ils empêchent le pion e4 d’avancer plus, contrôlent les cases f4 et surtout d4 du centre par leur pion tout en ouvrant des diagonales pour leur fou et leur dame.
2. Cf3
Les Blancs attaquent le pion bloqué e5 tout en activant vers le centre la pièce légère qui, selon de nombreux analystes, est la plus idoine : facilitation du petit roque, développement du cavalier à sa meilleure place alors qu’on ne sait pas encore quelle sera la meilleure place du fou f1, développement d’une pièce « lente » (le cavalier) alors que le fou, pièce « rapide » pourra être développé aisément plus tard.
2…Cc6
Les Noirs jouent le coup supposé le meilleur selon de nombreux analystes : développement d’une pièce légère vers le centre (mêmes avantages que 2…Cf3 pour les Blancs, sauf qu’ici les Noirs facilitent le grand roque) tout en défendant le pion attaqué e5.
3. Fb5
Les Blancs jouent le coup jugé le meilleur par Reuben Fine et par de nombreux analystes : finalisation des préparatifs pour le petit roque et attaque de la pièce qui défend le pion qui est attaqué par le cavalier en f3 (toutefois 4. Fxc6 suivi de 5. Cxe5 n’est pas encore une menace car les Noirs pourraient jouer 4…dxc6 qui libèrerait leur fou c8 et leur dame et permettrait 5…Dd4 après 5. Cxe5, et le pion serait récupéré).
3…a6
Les Noirs jouent le coup jugé le meilleur par de nombreux analystes : soit le fou s’échange contre le cavalier, soit il est forcé de reculer, et s’il va en a4 pour continuer à maintenir la pression sur le cavalier, le coup …b5 peut le forcer à reculer encore. Toutefois, les Noirs ne joueraient ce dernier coup que lorsqu’il deviendrait nécessaire à la défense du pion e5 (voir ci-après).
4. Fa4
Les Blancs jouent le coup jugé le meilleur par de nombreux analystes : la menace fou prend cavalier suivi de cavalier prend e5 demeure (voir ci-après).
4…Cf6
Les Noirs jouent le coup jugé le meilleur par de nombreux analystes : ils développent la pièce légère la plus idoine vers le centre tout en préparant le petit roque.
5. 0-0
Les Blancs jouent le coup jugé le meilleur par de nombreux analystes : ils mettent leur roi en sécurité à l’aile et activent leur tour. De plus, la menace de perdre un pion par 5…Cxe4 n’est pas réelle car les Blancs récupéreraient ce pion après 6. d4 b5 7. Fb3 d5 8. dxe5.
5…Fe7
Les Noirs jouent le coup jugé le meilleur par de nombreux analystes : ils préparent le petit roque et menacent maintenant réellement de gagner le pion e4.
6. Te1
Les Blancs défendent leur pion de la manière jugée la meilleure par de nombreux analystes.
6…b5
Les Noirs empêchent 7. Fxc6 dxc6 8. Cxe5 qui gagnerait un pion pour les Blancs.
7. Fb3 d6
Les Noirs dégagent la diagonale c8-h3 pour leur fou et défendent le pion e5 une seconde fois, ce qui peut permettre au cavalier c6 de venir s’échanger (avec un avantage) contre le fou de b3 après 8…Ca5 si les Blancs ne prennent pas les contre-mesures nécessaires.
8. c3
Ce coup offre une case de retraite au fou de b3 tout en préparant le coup blanc 9. d4. Si les Blancs jouaient directement 8. d4?, les Noirs pourraient rentrer dans le piège de l’arche de Noé par 8…exd4.
8…Fg4
Un coup original qui dévie des parties traditionnelles (variante Tchigorinevariante Breyervariante Zaïtsevvariante Karpovvariante Smyslovvariante Kholmov…) de l’espagnole fermée. Le coup traditionnel est le petit roque.
9. d4 Fxf3
« Le coup du texte introduit une hardie combinaison : un aspect nouveau à ce début rebatttu ».
10. gxf3 Ch5! 11. Fd5 Dd7 12. dxe5 g5!! 13. exd6 Ce5!! 14. Fxa8 Dh3 15. Te3 Cf4 16. Df1 Dh5! 17. Fc6+ Rd8!
Sur 17…Rf8, il suit 18. dxc7! Rg7 19. Fb7!.
18. dxe7+ Rxe7 19. c4 Tg8 20. Tb3 bxc4 21. Tc3 Cxf3+ 22. Txf3 Dxf3 23. h3 g4!! 24. Fxf4 gxh3+! (échec à la découverte) 25. Fg3 Txg3+! 26. fxg3 h2+ 27. Rxh2 Dxf1
Les Noirs sont mieux car les pièces blanches ne sont pas connectées entre elles.
28. a4 Df2+ 29. Rh3 Dxb2 30. Ta3 Dxb1 31. Fd5 Dh1+ 32. Rg4 h5+ 33. Rf5 Df1+ 0-1
Si 34. Rg5, alors 34…Dc1+ gagne la tour, et si 34. Re5, c’est échec et mat par 34…Df6.

Notes et références

  1.  Nicolas Giffard et Alain Biénabe, Le Nouveau Guide des échecs. Traité complet, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins »,‎ 2009, 1710 p. (ISBN 978-2-221-11013-3)
  2.  David Hooper, Kenneth Whyld, The Oxford Companion to Chess, Oxford University Press,‎ 1992 (ISBN 0-19-280049-3)p. 461-480.
  3.  L’adversaire pouvant accéder au détail des parties qu’ils ont jouées précédemment.
  4.  Jeremy Silman, The Complete Book of Chess Strategy (Los Angeles: Siles Press, 1998), p. 3.
  5.  Andrew SoltisWhite opening System combining Stonewall Attack, Colle System, Torre Attack, ed. Chess Digest, 1992, ISBN 0-87568-205-7, Introduction p. 5
  6.  La classification des débuts en jeux ouvertsjeux semi-ouvertsjeux fermésjeux semi-fermés et jeux de flanc est due, selon Frits van Seters, qui l’a reprise dans son livre Les échecs (ed. Marabout, 2002,ISBN 978-2501026949), à Max Euwe
  7.  Frits van Seters, Les échecs, ed. Marabout, 2002, p. 68
  8.  Gabor Kallai, Traité moderne des ouvertures T. 1, ed. Caissa Chess Books, 1997, p. 7
  9.  Dans son livre Les idées cachées dans les ouvertures d’échecs (ed. Payot, 2003, ISBN 978-2228892254Reuben Fine fait de l’interdiction pour les Noirs de jouer …d7-d5 l’un des critères-clé pour juger de la qualité d’un début ouvert; ce critère fait selon lui que la Partie espagnole est le plus « performant » de tous les débuts ouverts
  10.  Source: base de données Chessbase
  11.  ce que Lev AlburtRoman Dzindzichashvili et Eugene Perelshteyn appellent the light-square strategy dans leur ouvrage Chess Openings for white explained: Winning with 1. e4 (Chess Information and Research Center, 2007, ISBN 1-889323-11-X), p. 36-37
  12.  Steffen Pedersen, The main line French: 3. Cc3, ed. Gambit, 2001, ISBN 1-901983-45-54e de couverture
  13.  Joe GallagherStarting out: the Caro-Kann, Everyman Chess, 2002, ISBN 1-85744-303-94e de couverture
  14.  Nicolas GiffardLe nouveau guide des échecs: traité complet, ed. Robert Laffont, coll. Bouquins, 2009, ISBN 978-2-221-11013-3p. 253
  15.  Michel Benoit, « Les échecs en trois jours », Petite Bibliothèque Payot, 1995, ISBN 2-228-88867-2p. 138, la raison étant que le fort centre blanc peut se révéler être un rouleau compresseur
  16.  Joe GallagherStarting out: the Pirc/Modern, Everyman Chess, 2003, ISBN 1-85744-336-5p. 158
  17.  Lev AlburtRoman Dzindzichashvili, Eugene Perelshteyn, Chess Openings for Black explained (Chess Information and Research Center, 2005, ISBN 1-889323-12-8), p. 45
  18.  Michel Benoit, « Les échecs en trois jours », Petite Bibliothèque Payot, 1995, ISBN 2-228-88867-2p. 139
  19.  terme utilisé par Frits van Seters dans son livre de poche « Les échecs », ed. Marabout, 2002, p. 174
  20.  Dans son livre Traité moderne des ouvertures T. 2 (ed. Caissa Chess Books, 1997) le Grand maître international Gabor Kallai appelle ainsi les dispositifs où les Blancs ne jouent pas c4
  21.  terme de défense indienne qui ne s’applique pas à tous les débuts semi-fermés, et notamment pas à la défense hollandaise
  22.  ce que Mikhaïl Shereshevsky appelle « the white square strategy » dans son ouvrage The Soviet Chess Conveyor, ed. Semko, ISBN 954-8782-01-4, 1994, p. 10
  23.  ce que Mikhaïl Shereshevsky appelle « the black square strategy » dans son ouvrage The Soviet Chess Conveyor, ed. Semko, ISBN 954-8782-01-4, 1994, p. 9
  24.  Un ouvrage de référence est Play anti-indian systems d’Egon Varnusz (ed. Cadogan, 1992)
  25.  publiée pour la première fois par le Bulletin Ouvrier des Échecs en 1937 et republiée dans la chronique no 120 (6 septembre 1987) de La Dépêche du Midi, où elle est commentée par A. Carrère-Fourtine.
  26.  Eric SchillerWorld champion openings, Cardoza Publishing, 1997, ISBN 978-094068-569-7p. 48
  27.  dans Les idées cachées dans les ouvertures d’échecs, ed. Payot.
  28.  A. Carrère-Fourtine, La Dépêche du Midi, 6 septembre 1987, chronique no 120.

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