Année | Adversaire | Lieu | Score | Note(s) | |
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1921 | Emanuel Lasker | La Havane | 9 – 5 | (+4 −0 =10) | Match en 30 parties. Lasker abandonne après 14 parties. Capablanca devient champion du monde. |
1927 | Alexandre Alekhine | Buenos Aires | 3 – 6 | 15,5 – 18,5 (+3 −6 =25) |
Match en 6 gains. Les nulles ne comptaient pas. Alekhine devient champion du monde après 34 parties. |
En 1914, José Raúl Capablanca avait terminé deuxième derrière Lasker du super-tournoi de Saint-Pétersbourg 1914 où étaient présents presque tous les meilleurs joueurs du début du xxe siècle : Alekhine, Marshall, Tarrasch, Rubinstein, Bernstein, Nimzowitsch, Blackburne, Janowski et Gunsberg (Schlechter, Vidmar et Teichmann et Spielmann étaient absents). Les négociations visant à organiser un match Lasker – Capablanca prirent dix ans (avec l’intermède de la Première Guerre mondiale il est vrai) et Lasker refusa plusieurs propositions. Au lendemain de la guerre, Lasker, fatigué, envisage de renoncer à son titre mais le milieu des échecs souhaite un match.
Le match contre Lasker a lieu à La Havane en mars et avril 1921 ; le vainqueur était le premier à gagner huit parties avec un maximum de vingt-quatre parties. Démoralisé, Lasker abandonna le 27 avril. Capablanca impose des conditions tellement sévères que ses challengers présumés (Rubinstein, Nimzovitch et Alekhine) ne purent les réunir avant six années.
En 1922, après sa victoire au championnat du monde, Capablanca remporta le tournoi de Londres devant Alekhine, Vidmar, Rubinstein et Bogoljubov (et en l’absence de Lasker). À l’occasion de ce tournoi José Raúl Capablanca énonça les « règles de Londres » pour réguler un futur championnat du monde. Certaines de ces règles établissaient que le match serait remporté par le premier joueur à remporter six parties, les nulles ne comptant pas, et le nombre de parties serait illimité. Le contrôle du temps serait de deux heures et demie pour 40 coups. Le champion du monde devrait accepter d’affronter tout joueur apportant au moins dix mille dollars, dont 20 % irait au tenant du titre (c’est-à-dire à Capablanca), 48% au vainqueur du match et 32% au perdant. Le challengeur devait en plus faire un dépôt de 500 dollars comme garantie. En 1926, les 10 000 dollars exigés par les règles de Londres furent apportés par le club d’échecs de Buenos Aires. Nimzowitsch, qui avait remporté le tournoi de Dresde 1926 devant Alekhine, défia le champion du monde et Capablanca donna à Nimzowitsch jusqu’au premier janvier 1927 pour déposer les cinq cents dollars nécessaires pour disputer le match. Nimzowitsch ne parvenant pas à réunir la somme, Alekhine devenait prioritaire. En 1914, à Saint-Pétersbourg, puis en 1924, au tournoi de New York, Alekhine avait terminé troisième, derrière Lasker et Capablanca. Au début de 1927, Alekhine finit deuxième du très fort tournoi de New York 1927, remporté par Capablanca et où Lasker n’avait pas été invité. Alekhine était donc le candidat naturel pour affronter le champion du monde en 1927.