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Généralités sur le Début Larsen

Le début Larsen est également connue sous le nom d’ attaque Nimzo-Larsen.

Début Larsen

1.b3

Son Code ECO est A01.

Lancé par l’école hypermoderne, ce début a été fréquemment joué par le champion danois Bent Larsen qui remporta de nombreux succès avec cette ouverture dans les années1960 et 1970. Pendant cette période, le début fut populaire, et même Bobby Fischer l’a joué (voir partie ci-dessous). L’ouverture a ensuite été de moins en moins pratiquée après la fin des victoires de Larsen, au point d’être devenue très rare de nos jours.

Analyse

  • 1. b3 e5
  • 2. Fb2 Cc6
  • 3. e3 d5
  • 4. Fb5 Fd6
  • 5. f4
 Début Larsen après5.f4
Début Larsen. Position après 5.f4.

Les Noirs ont effectué un développement standard, ce qui permet aux Blancs d’exercer une forte pression sur la case e5 (voir la partie Ljubomir LjubojevicLajos Portisch ci-dessous).

Exemples de parties

Bobby FischerVladimir ToukmakovBuenos Aires (Argentine), 1970

1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. c4 Cf6 4. e3 Fe7 5. a3 o-o 6. d3 d5 7. cxd5 Dxd5 8. Cc3 Dd6 9. Cf3 Ff5 10. Dc2 Tfd8 11. Td1 h6 12. h3 De6 13. Cd2 Cd7 14. Fe2 Rh8 15. o-o Fg6 16. b4 a6 17. Tc1 Tac8 18. Tfd1 f5 19. Ca4 Ca7 20. Cb3 b6 21. d4 f4 22. e4 Cb5 23. Fg4 Df6 24. dxe5 Cxe5 25. Fxc8 Txc8 26. Td5 1-0 (les Noirs perdent leur cavalier e5 et, s’ils jouent 26…Fd6, le cavalier blanc prendra le pion en b6 au 27e coup, et pourra ensuite aller en c4 ou en d7, menaçant toujours le cavalier noir en e5).
Bent LarsenBoris Spassky, Match URSS contre le reste du monde, Belgrade (Serbie), 1970

Article détaillé : Larsen – Spassky (Belgrade, 1970).

1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. c4 Cf6 4. Cf3 e4 5. Cd4 Fc5 6. Cxc6 dxc6! 7. e3 Ff5 8. Dc2 De7 9. Fe2 o-o-o 10. f4? Cg4! 11. g3 h5! 12. h3 h4!! 13. hxg4 hxg3 14. Tg1 Th1!! 15. Txh1 g2 16. Tf1 Dh4+ 17. Rd1 gxf1D+ et Larsen abandonna car le mat est inévitable après 18. Fxf1 Fxg4+.
Ljubomir LjubojevicLajos PortischTeeside (Angleterre), 1972

1. b3 e5 2. Fb2 Cc6 3. e3 d5 4. Fb5 Fd6 5. f4 Dh4+ 6. g3 De7 7. Cf3 Fg4 8. fxe5 Fxe5 9. Fxe5 Fxf3 10. Dxf3 Dxe5 11. Cc3 Cf6 12. Fxc6+ bxc6 13. o-o o-o 14. Df5 Dd6 15. Tf4 Tae8 16. Ta4 c5 17. Tf1 d4 18. exd4 cxd4 19. Cb5 Db6 20. Cxd4 c5 21. Cf3 c4+ 22. Rh1 cxb3 23. axb3 Te2 24. Dd3 Tfe8 25. Td4 h5 26. Rg1 a5 27. Tf2 T2e7 28. Cg5 Te1+ 29. Rg2 Dc6+ 30. Rh3 T1e5 31. Tc4 Db7 32. Rh4 De7 33. Tf5 Te2 34. h3 g6 35. Txf6 Dxf6 36. Tf4 Dd8 37. Dxd8 Txd8 38. Cxf7 Tdxd2 39. Rg5 Rg7 40. Rh4 Td5 41. c4 Tc5 42. Tf1 a4 43. bxa4 Txc4+ 44. g4 hxg4 45. Cd6 Td4 46. Cb5 Tb4 47. hxg4 Tg2 48. Rh3 Tgxg4 49. a5 Th4+ 50. Rg3 Tbg4+ 51. Rf3 Tf4+ 52. Rg3 Txf1 53. Rxh4 Tf4+ 54. Rg3 Ta4 55. Cd6 Txa5 56. Ce4 Ta3+ 57. Rg4 Ta4 58. Rg5 Ta5+ 59. Rg4 Rh6 0-1.

Bibliographie

  • (en) Ilya Odessky, Play 1. b3!, New in Chess, 2008
  • (enByron Jacobs, Jonathan Tait, Nimzo-Larsen Attack, Everyman Chess, 2001

Jørgen Bent Larsen (né le 4 mars 1935 à Thisted, mort le 9 septembre 2010 à Buenos Aires1) était un joueur d’échecsdanoisgrand maître international depuis 1956.

Larsen a été six fois champion du Danemark et candidat au championnat du monde d’échecs à quatre occasions : en 1965,19681971 et 1977. Il a remporté trois tournois interzonaux : Amsterdam 1964, Sousse 1967 et Bienne 1976, ainsi que de nombreux tournois d’échecs majeurs tout au long de sa carrière (dont le tournoi d’Hastings et le tournoi des hauts-fourneaux de Beverwijk). Il a été le premier joueur à recevoir l’Oscar des échecs en 1967. Depuis le début des années 1970, il vivait une partie de l’année à Las Palmas et à Buenos Aires, avec son épouse d’origine argentine.

Bent Larsen a été considéré comme le plus fort joueur d’échecs ayant jamais vu le jour au Danemark, et le plus fort joueur de Scandinavie jusqu’à l’émergence de Magnus Carlsen dans les années 2000. Dans la seconde moitié des années 1960 et au début des années 1970, Larsen était, avec Bobby Fischer, considéré comme le meilleur joueur non-soviétique dans le monde. Il fait pourtant partie, à l’instar de Paul KeresDavid Bronstein ou Viktor Kortchnoï, des joueurs du sommet de l’élite qui dominèrent leur époque mais qui ne devinrent jamais champions du monde.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Carrière
    • 2.1 Champion du Danemark et grand maître
    • 2.2 Tournois zonaux, interzonaux et matchs des candidats (1957 – 1982)
      • 2.2.1 1957 –1960 : seizième de l’interzonal
      • 2.2.2 1963 – 1966 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Tal
      • 2.2.3 1967 – 1969 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Spassky
      • 2.2.4 1970 – 1971 : deuxième de l’interzonal, éliminé par Fischer
      • 2.2.5 1973 : cinquième de l’interzonal
      • 2.2.6 1976 – 1977 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Portisch
      • 2.2.7 1979 et 1982 : septième et sixième de l’interzonal
    • 2.3 Victoires dans les tournois internationaux
    • 2.4 Compétitions par équipes
      • 2.4.1 Olympiades (1954 – 1970)
      • 2.4.2 Match URSS contre le Reste du monde (1970)
      • 2.4.3 Championnat d’Europe par équipes (1971)
    • 2.5 Oscar du meilleur joueur de l’année 1967
  • 3 Style et contributions à la théorie des ouvertures, le début Larsen
  • 4 Deux parties
  • 5 Publications
  • 6 Bibliographie
  • 7 Notes et références
  • 8 Voir aussi
    • 8.1 Liens externes

Bent Larsen

Bent Larsen en 1977


Biographie

Bent Larsen, est né à Tilsted, proche de la ville de Thisted au Danemark. Il apprit à jouer aux échecs à l’âge de 7 ans, avec l’aide d’un camarade de classe. Il a représenté deux fois le Danemark dans les Championnats du monde junior, en 1951 à Birmingham (arrivant à la 4e place) et en 1953 à Copenhague (terminant à la 8e place).

Il devint maître international en 1954, à l’âge de 19 ans, grâce à sa médaille de bronze obtenue au premier échiquier à l’Olympiade d’Amsterdam. Ses études l’orientaient vers une carrière d’ingénieur civil, mais il ne décrocha jamais son diplôme et décida en 1956 de devenir joueur d’échecs professionnel. Larsen battit Friðrik Ólafsson lors d’un match d’exhibition à Oslo en 1955 par le score de 4½–3½. Il gagna le tournoi de Copenhague 1956 par le score de 8/9.

En 1980, Larsen fit la connaissance de sa seconde épouse à Buenos Aires. À partir de cette époque, il vécut en Argentine.

Le 9 septembre 2010, Bent Larsen décède à Buenos-Aires des suites d’une hémorragie cérébrale.

Carrière

Champion du Danemark et grand maître

Larsen fut champion du Danemark à six reprises : en 19541955195619591963 et 1964.

Il obtint le titre de maître international en 1954, grâce à sa performance à l’Olympiade d’Amsterdam. Il obtint celui de grand maître international, en 1956, après l’Olympiade de Moscou, où il réalisa la meilleure performance (avec 13,5 points sur 19) et obtint la médaille d’or au premier échiquier. Il réussit à annuler sa partie contre le champion du monde de l’époque, Mikhaïl Botvinnik.

De l’automne 1961 à l’automne 1963, Larsen accomplit son service militaire2, mais obtint une permission pour disputer le tournoi de Moscou 1962 et le tournoi zonal deHalle[Laquelle ?] 1963. En 1964, Larsen se qualifia pour la première fois de sa carrière pour le cycle des candidats au championnat du monde d’échecs, en terminant premier dutournoi interzonal d’Amsterdamex æquo avec les anciens et futurs champions du monde Mikhaïl TalVassily Smyslov et Boris Spassky. Ce tournoi marqua l’entrée de Larsen parmi l’élite mondiale des joueurs d’échecs.

En 1971, après avoir été battu sèchement 6 à 0 par Bobby Fischer lors du match de demi-finale des candidats au championnat du monde, Larsen échoua à se qualifier pour le cycle suivant des candidats en 1973 et il cessa d’être un prétendant dangereux pour le titre mondial.

En 1988, Larsen perdit une partie contre l’ordinateur Deep Thought lors du Software Toolworks Championship, devenant ainsi le premier grand maître à essuyer une défaite contre un ordinateur dans un tournoi.

Malgré ces revers, Bent Larsen continua de jouer de façon occasionnelle. En 1999, il finit 7e sur 10 au championnat du Danemark ; il fut 4e au Mémorial Najdorf à Buenos Aires en 2002.

En juillet 2004, son classement Elo était encore de 2 470.

Tournois zonaux, interzonaux et matchs des candidats (1957 – 1982)

De 1958 à 1982, Larsen prit part à huit tournois interzonaux et termina trois fois premier (en 1964, 1967 et 1976). Larsen était plus à l’aise en tournoi qu’en match et les matchs des candidats pour le titre mondial ne lui réussirent guère. Il disputa neuf matchs lors des cycles des candidats dont deux matchs de départage. Il remporta trois quarts de finale (en 1965, 1968 et 1970) et deux matchs de classement pour la troisième place (en 1966 et 1969). Il perdit trois demi-finales des candidats (en 1965, 1968 et 1971) et un quart de finale (en 1977).

1957 –1960 : seizième de l’interzonal

Larsen se qualifia pour le tournoi interzonal de Portorož de 1958 grâce à sa 3e4e place du tournoi zonal de Wageningen en 1957, mais il n’y occupa qu’une modeste 16e place (+5 -8 =7). De septembre à octobre 1959, Larsen fut le secondant de Bobby Fischer dans le tournoi des candidats de Bled, Zagreb et Belgrade3. Il ne put se qualifier pour le tournoi interzonal de Stockholm de 1962 à cause de sa 4e place lors du tournoi zonal de Berg en Dal en 1960.

1963 – 1966 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Tal

Après sa deuxième place au tournoi zonal de Halle, en 1963, Larsen effectua on retour en 1964, au tournoi interzonal d’Amsterdam qui fut un succès et une surprise pour les commentateurs, puisqu’il partagea la 1re4e place avec TalSmyslov et Spassky, et devança BronsteinStein et Reshevsky avec un score de 17 / 23 (+13 -2 =8). Il fut le seul non-Soviétique à occuper une des six premières places et se qualifia pour les matchs des candidats.

En 1965, il élimina Ivkov en quarts de finale des candidats (+4 -1 =3) avant d’être battu en demi-finale par Tal (+2 -3 =5). Les règles de la Fédération internationale des échecsprévoyaient un match entre les deux éliminés des demi-finales pour déterminer qui se classait 3e du cycle des candidats afin qu’il puisse pallier l’éventuel désistement d’un qualifié durant le cycle ultérieur. En 1966 à Copenhague, Larsen remporta ce match contre Efim Geller (+3 -2 =4).

1967 – 1969 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Spassky

Lors du cycle suivant, l’interzonal de Sousse fut pour Larsen un triomphe, car il conquit la 1re place avec 1½ point d’avance sur ses poursuivants : Geller, Kortchnoï, Gligoric, Portisch, Reshevsky, Stein et Hort. Il marqua (+13 -3 =5), un score impressionnant pour ce niveau de compétition. Cette victoire lui donna le droit de disputer à nouveau les matchs des candidats.

En 1968, il domina Lajos Portisch en quarts de finale des candidats (+3 -2 =5) et tomba en demi-finale devant Boris Spassky (+1 -4 =3). Pour la même raison qu’au cycle précédent, il disputa, à Eersel en 1969, un match pour la 3e place contre Mikhail Tal et le gagna (+4 -1 =3).

1970 – 1971 : deuxième de l’interzonal, éliminé par Fischer

En 1970, à Palma de MajorqueBobby Fischer domina l’interzonal et Larsen partagea la 2e4e place (+9 -2 =12), après avoir battu le vainqueur, et accéda à nouveau aux matchs des candidats.

En 1971, il battit Wolfgang Uhlmann en quarts de finale des candidats (+4 -2 =3) avant d’être sèchement éliminé par Bobby Fischer (+0 -6 =0).

1973 : cinquième de l’interzonal

L’interzonal de Leningrad en 1973 fut une grosse déception, puisqu’il ne prit que la 5e6e place (+8 -5 =4), ce qui l’excluait de la course au titre. Larsen avait commencé le tournoi en marquant six points sur sept, mais il perdit avec les Blancs contre le futur vainqueur Kortchnoï puis quatre autres parties ensuite, et finit 2,5 points derrière les vainqueurs.

1976 – 1977 : vainqueur de l’interzonal, éliminé par Portisch

Le succès revint à l’interzonal de Bienne en 1976 où Larsen s’adjugea la première place devant Petrossian, Tal et Portisch (+8 -2 =9), ce qui lui ouvrit les portes des matchs des candidats.

En 1977, Larsen disparut dès les quarts de finale des candidats, éliminé par Lajos Portisch (+2 -5 =3).

1979 et 1982 : septième et sixième de l’interzonal

À Rīga en 1979, après un bon début, Larsen perdit lors de la onzième ronde contre Polougaïevski, puis trois autres parties et il termina 7e8e et fut éliminé : 10 / 17 (+7 -4 -6).

Pour sa dernière participation aux cycles des candidats, Larsen ne se classa que 6e7e de l’interzonal de Las Palmas de 1982 : 6,5 / 13 (+4 -4 =5).

Victoires dans les tournois internationaux

De la fin des années 1950 aux années 1970, Larsen comptait parmi les favoris des compétitions auxquelles il participait et il remporta de nombreux tournois.

Sources : Nicolas Giffard, Le Guide des échecs, éd. Robert Laffont, 1993, et le site Viking Chess

1955 – 1973
1975 – 1998
  • 1975 : Orense
  • 1976 :
  • 1977 :
  • 1978 :
    • open de Lone Pine (devant Polougaïevski, Portisch, Petrossian, Stean, Bisguier Benko, Miles et Olafsson)
    • Esbjerg
  • 1979 :
    • Buenos Aires (11 points sur 13 et 3 points d’avance sur Spassky, Miles, Najdorf, Andersson, suivis de Gheorghiu, Ivkov et Petrossian),
    • Copenhague
  • 1980 : Buenos Aires, 9,5 points sur 13, devant Timman, Ljubojevic, Karpov, Andersson, Najdorf et Hort
  • 1981 : Buenos Aires
  • 1983 : Buenos Aires
  • 1985 :
    • Naestved (mémorial Nimzowitch), 6,5 / 11, ex æquo avec Browne et Vaganian et devant Short, Nikolic, Tal, Andersson et Nunn,
    • Reykjavik, devant Spassky, Van der Wiel, Hort et Youssoupov
  • 1986-1987 : Hastings, ex æquo avec Chandler, Lputian et Speelman
  • 1988 : open de Naestved
  • 1989 : Londres : 9,5 / 13
  • 1990 : New York : 6,5 / 9
  • 1997 : La Plata : 6 / 9
  • 1998 : open El Corte Inglés à Las Palmas : 7 / 9

Larsen prit aussi les places d’honneur de nombreux autres tournois prestigieux dont des deuxièmes places à Palma de Majorque en 1968 (derrière Kortchnoï), à Palma de Majorque (interzonal) en 1970 (derrière Fischer), à Bugojno en 1980 (derrière Karpov), à Niksic en 1983 (derrière Kasparov), et une troisième place à Santa Monica en 1966 (derrière Spassky et Fischer).

Compétitions par équipes

Olympiades (1954 – 1970)

Bent Larsen en 1998

Larsen défendit les couleurs du Danemark au cours de six éditions et joua toujours au premier échiquier. À la différence des autres grands maîtres de son niveau qui se faisaient souvent remplacer, il présentait la particularité de jouer un nombre élevé de parties en participant à presque toutes les rondes des Olympiades.

  • 1954 – Amsterdam : +11 -3 =5 – Médaille de bronze individuelle
  • 1956 – Moscou : +11 -1 =6 – Médaille d’or individuelle
  • 1958 – Munich : +11 -4 =4
  • 1966 – La Havane : +9 -5 =4
  • 1968 – Lugano : +8 -5 =5
  • 1970 – Siegen : +11 -2 =4 – Médaille de bronze individuelle

À partir de 1972, Larsen refusa de participer aux compétitions par équipes organisées par la Fédération internationale des échecs pour protester contre la prise en compte des résultats individuels des participants lors de ces compétitions dans le calcul de leur classement Elo. Il considérait que seul le résultat collectif des équipes devait compter.

Match URSS contre le Reste du monde (1970)

En 1970, Larsen occupa le premier échiquier de l’équipe du Reste du monde qui affrontait les meilleurs joueurs de l’Union soviétique lors dumatch URSS – Reste du monde. Pour la rencontre de 1970 à Belgrade, il était initialement prévu que Bobby Fischer jouât au premier échiquier de la sélection internationale. Mais Larsen fit valoir que ses résultats des années passées étaient supérieurs à ceux de l’Américain (Fischer n’avait disputé qu’une seule partie en 1969 et effectuait sa rentrée en compétition) et revendiqua le droit d’être à la tête des adversaires de l’URSS. Il menaça même de se retirer si sa demande n’était pas acceptée. Fischer accepta d’occuper le deuxième échiquier.

Finalement, Larsen fut opposé au champion du monde Boris Spassky au 1er échiquier. Leur match se solda par une égalité : Larsen remporta une partie, fit une nulle et perdit une partie (+1 -1 =1). Le champion du monde, en méforme, fut remplacé par Leonid Stein lors de la quatrième ronde ; Larsen remporta cette dernière partie et finit le tournoi sur le score global de 2,5 points sur 4 (+2 -1 =1).

Championnat d’Europe par équipes (1971)

En 1971, le Danemark disputa la phase préliminaire de cette compétition, mais ne put se qualifier pour phase finale de Bath en 1973. Larsen y marqua 5 points sur 6 (+1 -1 contreWłodzimierz Schmidt, 2-0 contre Wolfgang Uhlmann et 2-0 contre Ilkka Saren). Il ne participa pas aux autres éditions de cette épreuve.

Oscar du meilleur joueur de l’année 1967

En 1967, Larsen fut le premier récipiendaire de l’Oscar du meilleur joueur de l’année, récompense honorifique alors nouvellement créée et attribuée par les journalistes spécialisés.

Style et contributions à la théorie des ouvertures, le début Larsen

Le style de Larsen est marqué par des attaques farouches, jouant exclusivement pour le gain au lieu de rechercher des nulles tranquilles, ce qui lui a parfois valu quelques désillusions. Ceci fut particulièrement vrai lors de son match de 1971 contre Bobby Fischer où il pouvait annuler certaines parties, mais préféra jouer pour le gain et perdit.

Larsen est un joueur doté d’une grande imagination, essayant de nombreuses idées jugées peu orthodoxes. On peut se rappeler ses ouvertures peu habituelles. Il est l’un des très rares grands maîtres à avoir employé le début Bird (1. f4) assez régulièrement, et avec lequel il battit Boris Spassky au tournoi interzonal d’Amsterdam en 1964, ou l’attaque Nimzo-Larsen (1. b3), nommée ainsi en son honneur et celui de Aaron Nimzowitsch. En 1979, il vainquit Anatoli Karpov à Montréal avec la peu fréquente défense scandinave (1.e4 d5).

Larsen apporta aussi sa contribution à des ouvertures plus classiques.

Selon Kasparov et Anand4, les idées de Larsen jouèrent un rôle décisif dans le développement de la variante de Méran améliorée de la défense semi-slave, caractérisée par le coup de Larsen  : 8. … Fb7 !? (après 1. d4 d5 2. c4 c6 3. Cc3 Cf6 4. Cc3 e6 5. e3 Cbd7 6. Fd3 dxc4 7. Fxc4 b5 8. Fd3). Larsen utilisa cette variante avec les Noirs dans ses quarts de finale des candidats contre Ivkov (en 1965), Portisch (en 1968) et Uhlmann (en 1971).

En 1980, à Tilburg, Larsen battit le champion du monde Karpov avec les Noirs en utilisant une innovation dans la défense russe qui, selon Kasparov5, « donna naissance à une nouvelle manière de penser dans la défense Petroff. »

Deux parties

Bien que Larsen ait un total négatif contre Bobby Fischer, il le battit deux fois avec les Noirs. Voici l’une de ses victoires à Santa Monica en 1966 :

1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. O-O Cxe4 6. d4 b5 7. Fb3 d5 8. dxe5 Fe6 9. c3 Fc5 10. Cbd2 O-O 11. Fc2 Ff5 12. Cb3 Fg4 13. Cxc5 Cxc5 14. Te1 Te8 15. Fe3 Ce6 16. Dd3 g6 17. Fh6 Ce7 18. Cd4 Ff5 19. Cxf5 Cxf5 20. Fd2 Dh4 21. Df1 Cc5 22. g3 Dc4 23. Dg2 Cd3 24. Fxd3 Dxd3 25. Fg5 c6 26. g4 Cg7 27. Te3 Dd2 28. b3 b4 29. Dh3 bxc3 30. Dh6 Ce6 0-1

Dans le même tournoi, avec les Blancs, il prit aussi le dessus sur le champion du monde Tigran Petrossian :

1.e4 c5 2.Cf3 Cc6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 g6 5.Fe3 Fg7 6.c4 Cf6 7.Cc3 Cg4 8.Dxg4 Cxd4 9.Dd1 Ce6 10.Dd2 d6 11.Fe2 Fd7 12.0-0 0-0 13.Tad1 Fc6 14.Cd5 Te8 15.f4 Cc7 16.f5 Ca6 17.Fg4 Cc5 18.fxg6 hxg6 19.Df2 Tf8 20.e5 Fxe5 21.Dh4 Fxd5 22.Txd5 Ce6 23.Tf3 Ff6 24.Dh6 Fg7 25.Dxg6 Cf4 26.Txf4 fxg6 27.Fe6+ Tf7 28.Txf7 Rh8 29.Tg5 b5 30.Tg3 1 – 0

Publications

  • Mes 50 meilleures parties d’échecs, Petite Bibliothèque Payot, 1992
  • Les Coups de maître aux échecs, Payot, 1989
  • Why not the Philidor’s Defense?, Chess Digest, 1961, 34 pages6

Bibliographie

  • Bent Larsen, Mes 50 meilleures parties d’échecs, Londres (1970), éd. Payot 1972, rééd. Petite Bibliothèque Payot, 1992
  • Nicolas GiffardLe Guide des échecs, Robert Laffont, 1993
  • (enGarry Kasparov, (enMy Great Predecessors, part IV, Everyman Chess, 2004
  • Paul KeresIivo NeïMes parties favorites de Fischer, Spassky, Kortchnoï et Larsen (4×25), Editorial Chessy, 2006
  • (enPeter Heine Nielsen, Dan H. Andersen, Thorbjørn Rosenlund, The will to winNew in Chess 2010/4 pages 63 à 73 : portrait et résumé de la carrière de Bent Larsen à l’occasion de son 75e anniversaire.

Notes et références

  1.  « Décès de Bent Larsen » [archive] sur europe-echecs.com
  2.  Bent Larsen, Mes 50 meilleures parties d’échecsp. 109, éd. Payot, 1972.
  3.  Bent Larsen, Mes 50 meilleures parties d’échecsp. 82, éd. Payot, 1972.
  4.  Garry Kasparov, My Great Predecessors, IV, p. 181
  5.  Garry Kasparov, My Great Predecessors, IV, p. 197
  6.  Source : http://books.google.ca/books?id=VJYFGQAACAAJ&dq=Why+not+philidor’s+defense&hl=fr&sa=X&ei=NO-8UL-2Na-F0QHwhYCYDw&ved=0CDAQ6AEwAA [archive]

Voir aussi

Liens externes

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