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A ceux qui fatigués d'apprendre veulent enfin savoir !

L’évaluation

« Tout joueur digne de ce nom doit développer sa capacité à estimer (évaluer) une position, c’est la troisième étape qui suit le sens de l’urgence et le calcul ! » 

Voici les différents points à considérer pour une bonne évaluation !

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Position du roi (Roque ou non, en sécurité ou pas).

Dans le diagramme ci-dessus les Noirs n’ont pas roqué il sont en danger !

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Avance ou retard de développement.

Dans le diagramme ci-dessus, on constate une avance de développement évidente des Blancs. Toutes les pièces blanches jouent (à part les pièces lourdes). Ils ont même roqué. Les Noirs souffrent d’un retard de développement avec pas moins de 5 pièces qui ne jouent pas, ils n’ont pas roqué !!

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Structure (Squelette de pions). La structure est-elle saine ?

Une structure saine est une structure où il n’y a qu’un seul pion par colonne, avec une absence de pion isolé (Pion qui ne peut plus être protégé par un autre pion).

Ici dans la position de départ sans les pièces, la structure est saine avec un seul pion par colonne !

« Plus il y a d’îlots (Groupe de pions) moins bonne est la structure ! »

Les faiblesses structurelles

Pion isolé

Un pion isolé est un pion qui ne peut plus être protégé par un autre pion. Dans le diagramme ci-dessus d4 est isolé, les noirs essaieront de mettre la pression sur ce pion qui représente une faiblesse objective. En cas de prise (fort probable) les noirs se retrouveront avec une majorité (trois contre deux sur l’aile dame) avec un fil conducteur (Promotion à terme), on ne peut plus clair.

Pion  arriéré

Un pion arriéré (b7 dans le diagramme ci-dessus) est un pion arriéré. En b6 il est pris (a5xb6) et en b5 il est pris en passant (a5xb6 e.p). On peut d’ores et déjà dire que les Blancs sont gagnants avec ce pion a5 qui en vaut deux et la majorité (trois contre deux sur l’aile roi. Le gain est simple, aller prendre les deux pions sur l’aile Dame, le roi Noir ne pouvant être sur les deux ailes !

 

Pion  doublé

Ici le pion « d » est doublé et de plus isolé. Sur les deux aspects c’est surtout la dimension de pion isolé qui est affaiblissante, car dans certains cas les pions doublés sont très forts voire gagnants ! Cf l’étude de Grigoriev ci-dessous.

Grigoriev 1935

Les pions doublés ne sont pas toujours faibles !

Un pion doublé s’il est faible dans certains cas, est cependant déjà compensé par une ouverture (ou semi ouverture de colonne) !

En règle générale, les pions doublés sont une faiblesse. En effet, ils sont moins mobiles, et ne peuvent se défendre l’un l’autre. En cas d’attaque, c’est en général le pion doublé le plus avancé qui se révèle le plus vulnérable. En finale, une majorité de pions comportant des pions doublés sera plus difficile à valoriser qu’une majorité de pion intacte. Ainsi, dans le deuxième diagramme, les Blancs peuvent aisément se créer un pion passé au centre en avançant les pions e et f. Pour les Noirs, en revanche, la majorité de pions à l’aile dame est aisément bloquée.

Dans certaines ouvertures, l’un des camps inflige rapidement à l’adversaire des pions doublés (généralement en échange de la paire de fous). Par exemple dans la défense nimzo-indienne ou la variante Winaver de la défense française, les Noirs, par l’échange Fb4xç3 infligent des pions doublés aux Blancs. Dans la Variante d’échange de la partie espagnole, ce sont les Blancs qui cèdent la paire de fous pour obtenir la structure de pions du diagramme.

Les désavantages statiques d’un doublement des pions sont souvent compensés par des contreparties dynamiques. Dans les exemples tirés des ouvertures citées ci-dessus, le camp qui s’est vu infliger des pions doublés obtient en compensation la paire de fous et une plus grande mobilité due à l’ouverture de lignes supplémentaires.

Le doublement des pions entraîne en effet l’ouverture de colonnes.

En outre, des pions doublés centraux peuvent permettre un meilleur contrôle du centre. Par exemple, dans le diagramme ci-dessous, les pions doublés assurent le contrôle des cases d5, f5, d4 et f4, ce qui n’aurait pas lieu si les pions n’étaient pas doublés sur la colonne e.

 

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Coordination des pièces ! (cohérence par  rapport au plan).

« Les pièces doivent être coordonnées à la défense ou à l’attaque ! »

On peut constater une très belle coordination des Blancs qui attaquent sur l’aile roi. Pour avoir des pièces coordonnées (ce qui est très important) il faut avoir un secteur d’invasion (aile roi, aile dame, centre) clairement en tête et s’y tenir.

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Identifiez les cases faibles ou fortes.

Une case faible est une case qui ne peut plus être contrôlée par un pion (un contrôle pièce est un contrôle d’ordre inférieur). Cette même case faible est forte pour l’autre camp qui pourra y installer une pièce impunément. Les propriétés des cases sont diverses mais les discussions les plus récurrentes sont relatives à la notion de case forte et de case faible.

 

« Si une case est forte pour un camp, elle est en même temps faible pour l’autre camp. »

Dans le diagramme 1 ci-dessous, vous avez une belle illustration avec la case d5 qui est forte pour les Blancs et faible pour les noirs .

Diag 1

Pour ma part on peut compléter cette typologie par le concept de case « assimilée forte ». En effet une case A peut faire l’objet d’un contrôle pion, à ce titre on ne pourra lui attribuer le statut de case forte. Cependant ce contrôle pion de la case A peut générer une case B faible c’est ainsi que la case A jouit d’un statut de case « assimilée forte » donc forte comme vous pouvez le vérifier dans les diagrammes ci-dessous qui sera je l’espère plus clair !

Diag 2

La case c5 jouit d’un statut de case « assimilée forte », même si les Noirs peuvent la contrôler par b6.

Diag 3

Dans le diag 3 si  les Noirs après b6 veulent contrôler c5 (qui perd alors son statut de case assimilée forte (donc forte)), ils perdent « définitivement » le contrôle de c6 qui jouit dorénavant d’un statut de case forte pour les Blancs. (Donc faible pour les Noirs.)

La notion de case forte est donc une donnée structurelle majeure aux échecs. Rappelons simplement que toute stratégie se développe sur des cases et des lignes, point de cases et de lignes, point de stratégie et encore moins de victoire.

A titre corollaire, jouer, s’exprimer, défendre une idée est le mouvement naturel aux échecs, et pour cela nous avons besoin de « zone d’expression ». Il est aisé donc d’en déduire, que d’empêcher l’autre de s’exprimer (lui interdire l’accès à toute « zone d’expression ») est important et utile. Tout joueur bien formé saura à quel moment il faut faire et à quel moment il faut empêcher l’autre de faire. Parlez-en à Petrossian qui en son temps était passé maître en la matière.

Rappel et définitions !

Zone d’expression : Cases, lignes (Colonnes Diagonales Rangées).

Contrôle de case : Le meilleur moyen de contrôler une case est de la contrôler par un pion.

Contrôle de case inférieur : Le contrôle d’une case par une pièce est un contrôle d’un ordre inférieur.

Paramètres annexes : Toutes ces notions doivent être relativisées selon la position et peuvent être plus ou moins invalidées selon la position et les paramètres annexes ! 

Faiblesse théorique : Faiblesse correspondant à la définition d’une faiblesse (par exemple « une case faible est une case qui ne peut plus être contrôlée par un pion »).

Faiblesse objective : Faiblesse théorique accessible.

Niveau d’accessibilité : La notion d’accessibilité relève du bon sens. Pourquoi se soucier d’une faiblesse si elle n’est pas accessible par l’adversaire ? Il faudra apporter un soin particulier à évaluer au plus juste le niveau d’accessibilité de la faiblesse, sous peine de succomber au dogmatisme (application trop stricte des principes).

Case forte : Une case forte est une case que l’adversaire ne peut plus contrôler par un pion. Le camp possédant cette case pourra y installer une pièce aisément ! (Sans crainte d’y être chassée par un pion).

 Diag 4

La case c5 est forte pour les Blancs car les Noirs ne peuvent plus la contrôler par un pion. Une pièce blanche sur cette case jouira d’une grande influence stratégique car les Noirs ne pourront pas la déloger par un pion.

Case faible : Une case faible est une case qui ne peut plus être contrôlée par un pion. Le camp qui subit cette case ne pourra pas y chasser une pièce par un pion !

Diag 5

Cette même case c5 est faible pour les Noirs car ils ne peuvent plus la contrôler par un pion ! Les Blancs pourront y installer une pièce impunément.

Case assimilée forte : Une case assimilée forte est une case qui pourra accueillir une pièce ; si l’adversaire chasse cette pièce par un pion, la poussée de ce pion générera une case faible définitivement dans le meilleur des cas, ou à minima une autre case assimilée forte.

Diag 6

La case c5 ici est assimilée forte, y installer une pièce est utile. Si les Noirs jouent b6 pour chasser cette pièce avant-poste, ils devront assumer une faiblesse définitive en c6.

Case assimilée faible : Une case assimilée faible est une case qui deviendra faible si on veut contrôler cette case.

Diag 7

La case c5 ici est assimilée faible pour les Noirs, si les Blancs y installent une pièce les Noirs auront du mal à la chasser. Si les Noirs jouent b6 pour chasser cette pièce avant-poste, ils devront assumer une faiblesse définitive en c6.

Toute case forte est forte pour un camp et donc faible pour l’autre camp, je pense l’avoir assez dit. Toutefois j’entends immédiatement la remarque « mais si je ne peux plus contrôler cette case avec un pion je la contrôlerai par une pièce et le tour est joué ». Certes cette remarque est naturelle mais un contrôle pièce sera toujours inférieur à un contrôle pion. Le diagramme ci-dessous constitue une illustration.

Diag 8

Dans le Diag 8, on peut observer que les Noirs exercent un contrôle de c4 par 6 pièces, et malgré cette emprise ils ne peuvent s’y rendre à cause d’un simple pion, à savoir b3. (Sauf paramètres annexes).

Diag 9

Ici dans le diag 9, les Noirs peuvent sans aucun problème jouer sur c4 car les Blancs n’exercent qu’un seul contrôle pièce par le Fe2.

 

Faites-vous la main !

Prenez le temps d’identifier les cases fortes.

Diag 10

les cases d5 et d6

Diag 11

La case f4

Diag 12

Les cases c3,a3,d5 et f4 de plus soutenues par des pions. On peut rajouter la case f6.

Diag 13

b4 soutenue par un pion et d4, surtout si les Noirs jouent c5 qui va fixer b3 et renforcer b4 et d4. 

Diag 14

b5 et d4, f3 et h6 dans une moindre mesure car non centrale

Diag 15

f5/f6/f7/f3/h3

 

 

Comment lutter contre une case forte ?

 

Supprimer le ou les défenseurs pions.

Diag 16

1.a4 !

1.a4 ! afin de supprimer b5, le défenseur de la case c4. En effet cette dernière bénéficie d’un statut de case forte surtout si elle est soutenue par un pion, (b5 rappelons-le) ! Il est aisé de comprendre que si c4 n’est plus soutenu par un pion, cette case jouira d’un statut de case forte inférieur (le Cavalier c4 n’est plus protégé par un pion).

Echange

Cas le plus simple qui consiste dans un échange de pièces.

Diag 17

1…Fxc4

En l’occurrence, les noirs reprendront avec la tour, et malheureusement pour les blancs la pression sur la colonne « c » va perdurer. Prenez le temps de vérifier à quel point les cases c4 et c3 sont aussi faibles qu’accessibles !

 Donner la qualité

Diag 18

1.Txc4 bxc4

Bon un moyen radical, mais cela coûte une qualité, et puis les Noirs se retrouvent avec un pion passé, certes isolé mais les Blancs auront-ils les moyens de l’arrêter ?

 

Diag 19

Avant de continuer rappelons qu’en matière de faiblesse et selon le bon sens, une faiblesse n’est une faiblesse que si elle est accessible ! Tout joueur se doit de rester vigilant sur la différence entre une faiblesse théorique non accessible et une faiblesse objective (accessible) donc exploitable.

Diag 20

Dans cette position la case c5 est faible si on applique la définition stricte ! Cependant elle ne peut être exploitée par les pièces lourdes blanches car la colonne « c » est fermée.

Diag 21

Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour observer qu’on passe d’une case faible c5 peu exploitable comme dans le diagramme 20, à une case (c5) vraiment exploitable !

En l’occurrence le niveau d’accessibilité de c5 est important (Diag 21) car cette dernière se situe sur la colonne « c » semi ouverte donc exploitable par les pièces lourdes blanches. Dans le diagramme ci-dessus toujours (Diag 21) les blancs contrôlent deux fois c5 par les tours blanches.

Certes, cette dernière (la case c5) peut être contrôlée à nouveau par b6 mais cela générerait une faiblesse pire encore car définitive cette fois-ci en c6.

Diag 22


Position après b6 (c6 devient faible définitivement) !

Diag 23

Position après c5.

Les noirs jouent c5 (réaction bien naturelle) afin de soulager la pression sur la colonne « c » et notamment sur c7. Cette tentative dans un premier temps n’enlève rien à la force du Fg2 et sa pression sur la grande diagonale (h1/a8) et notamment au point de pression (conjonction des tours et du fou) sur la case c6. Bien évidemment la question qui se pose ici est « Comment réactiver les tours blanches ? ». La réponse est simple, jouer b4 et ou d4 tôt ou tard.

 ***

Les lignes ouvertes (et fermées !)

–         Y’a t-il des lignes (Colonne, rangée, diagonale) ouvertes qui les occupe ?

–         Installer les tours sur les colonnes ouvertes (ou semi ouvertes)

–         Ne laisser jamais votre adversaire s’emparer des colonnes égalisez au minimum (mettre ses tours aussi sur les colonnes ouvertes, ou semi ouvertes)

diag 1 colonne ouverte

Ici c’est la colonne « c » qui est ouverte !

diag 2 colonne ouverte

Les blancs ont pris la colonne « c » c’est ce qu’il faut faire !

diag 3 colonne ouverte

Les noirs ont égalisé sur la colonne « c ».

C’est absolument ce qu’il faut faire !

diag 4 colonne ouverte

Si les noirs laissent les blancs s’emparer d’une colonne, il faudra doubler les tours sur la colonne ouverte !

diag 5 colonne ouverte

Voilà une fois installées sur la colonne, les tours vont pénétrer sur la 7è afin de s’aligner sur cette dernière (c’est l’idéal) !

diag 6 colonne ouverte

On peut parfois aussi rentrer sur la dernière pour mater (mat du couloir)

diag 7 colonne ouverte

Mat du couloir !!

Le trait

– Qui a le trait, cela peut faire la différence !

Le matériel.

– Il suffit de compter

La position des pièces (coordination, harmonie). Qualité positionnelle !

–         Les pièces désorganisées sont souvent synonyme de problèmes voire de défaite, surtout si l’adversaire le voit et renforce cette désorganisation.

–         Si cela vous arrive (la désorganisation) arrêtez-vous prenez le temps qu’il faudra mais ne jouez plus tant que vous n’avez pas planifié la réorganisation de vos pièces !

Pièces mal placées, bloquées hors-jeu

–         Pour vous remettez de l’ordre

–         Pour votre adversaire profitez-en !

L’espace (état d’avancement de mon matériel, et pions surtout).

–         Si vous avez de l’espace vous pourrez évoluer avec aisance

–         Plus les pions sont avancés plus vous pourrez faire promotion !

La paire de fous.

– Un argument stratégique fort, ne cédez pas votre paire de fous sans une bonne raison.

 Contrôle du Centre.

Très important, tout part de là !

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Faites vous la main

Je vous propose une suite de positions que vous pourrez évaluer et comparer avec les évaluations que je vous propose! N’oubliez pas que cette capacité (L’évaluation) semble peu nécessaire. Il n’en est rien. L’évaluation est le deuxième point de l’analyse et qui n’est pas capable d’évaluer (estimer) une position correctement, n’est pas en mesure de jouer correctement ! 

 

Position 1

Trait aux Noirs


Les Blancs
Egalité matérielle
Roi sécurisé
Minorité de pions à l’aile dame
Majorité à l’aile roi
Meilleur développement

Les Noirs
Egalité matérielle
Ils n’ont pas roqué
Minorité de pions à l’aile roi
Majorité à l’aile dame
Le développement n’est pas terminé

Synthèse

Avantage blanc

Position finale

Les blancs vont à promotion !

Position 2

 

Position 3

Position 4

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