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Epoque Perse Le Chatrang

Le jeu d’échecs entre dans l’Histoire au cœur de l’Iran médiéval, en opposant déjà deux armées de seize pièces. Trois textes rédigés en pehlevi (moyen persan) montrent que les échecs étaient connus dès l’an 600 en Perse. Le premier est le Wizârîshn î chatrang ud nîhishn î nêw-ardakhshîr (L’Explication du chatrang et l’invention du nard). Écrit vers l’an 600, il décrit l’arrivée des échecs à la cour des empereurs Sassanides avec une ambassade d’un roi de l’Hind (Sind actuel, sur les berges de l’Indus), leur décryptage et l’envoi en retour du Takhteh Nard (un ancêtre du backgammon) au roi indien qui sera incapable d’en percer le mystère, et devra se résoudre à verser un tribut au Roi des rois iranien. Les détails fournis par ce texte originel ont attiré l’attention des historiens. Les six types de pièces sont déjà nommés et certaines se trouvent grossièrement décrites. Le deuxième texte, le Kârnâmag î Ardakhshîr î Pâbagân (Le livre de geste d’Ardakhshîr fils de Pâbag), composé sous Khusraw II (590-628) était une épopée à la gloire d’Ardakhshîr, le fondateur de la dynastie. Le troisième, le Khusraw î Kawâdân ud Rêdag (Khusraw fils de Kâwâd et son page), détaillait l’éducation des jeunes princes. Ces œuvres passaient en revue les arts en faveur à la cour et le chatrang figurait en bonne place, aux côtés du chôbagân (le polo), du dressage de chevaux et du nêw-ardakhshîr (le Takhteh Nard). Les nobles persans tenaient les échecs en haute estime.

Le Chatrang ou Shatranj (persan : شَطْرَنْج) est considéré comme l’ancêtre du jeu d’échecs. Il est la version perse du jeu indien Chaturanga. À moins que ce ne soit le contraire car, à ce jour, les plus anciennes traces que l’on ait des échecs sont les mentions dans trois textes épiques perses1, notamment le Wizârišn î chatrang ud nihišm î nêw-ardaxšîr (« l’explication des Échecs et l’invention du Nard », texte appelé aussi Mâdayân î chatrang ou encore Chatrang nâmag, « Le livre des échecs ») écrit probablement au VIe siècle2.

Règles

Les règles du Chatrang sont très similaires aux échecs modernes. Le jeu se joue sur un plateau monochrome. La position initiale des pièces est la même qu’aujourd’hui, à l’exception près que la position du roi n’est pas fixée en fonction de sa couleur mais par les joueurs.

Le jeu se joue avec les pièces suivantes:

  • le roi (Châh, c’est lui qui donne son nom au jeu) se déplace d’un pas dans toutes les directions ;
  • le conseiller (Farzin ou Vizir) dont le mouvement est limité à une seule case en diagonale ;
  • l’éléphant (Fil, cf. sanskrit pīlu qui donnera « fou ») avec un déplacement correspondant à un saut de deux cases en diagonale ;
  • le cheval (Faras), identique au cavalier moderne ;
  • le char (Roukh), identique à la tour actuelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tabbiyyaat

Les ouvertures au chatrang, appelées tabbiyya (en arabe : تَعبِّيّة?) (pluriel : tabbiyyat). Le déplacement de la plupart des pièces du chatrang étant lent, l’ordre des premiers coups est peu important. Les joueurs jouaient donc directement à partir de certaines tabbiyyat.

Les œuvres de Al-Adli et As-Suli comprennent une compilation de tabbiyyat, habituellement présentées sur un demi-échiquier, sans que ne soient proposées de séquence de coup y menant. En revanche certaines configurations ont été analysées en détail, comme par exemple la Mujannah–Mashaikhi.

Notes et références

  1.  Petite histoire des échecs Collection Jeux & Stratégie 
  2.  (it) Antonio Panaino, La novella degli Scacchi e della Tavola Reale. Un’antica fonte orientale sui due giochi da tavoliere più diffusi nel mondo eurasiatico tra Tardoantico e Medioevo e sulla loro simbologia militare e astrale, Mimesis, , 268 p.

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