Lorsque les Arabes envahissent la Perse, ils adoptent le Chatrang sous le nom de shatranj. Les échecs connaissent alors un développement remarquable. C’est au cours des ixe et xe siècles qu’apparaissent les premiers champions et les premiers traités. Les pièces sont stylisées en raison de l’interdiction de représenter des êtres animés11. On retrouve alors :
- le roi (Shâh, c’est lui qui donne son nom au jeu) se déplace d’un pas dans toutes les directions ;
- le conseiller (Farzin ou Vizir) dont le mouvement est limité à une seule case en diagonale ;
- l’éléphant (Fil, cf. sanskrit pīlu) avec un déplacement correspondant à un saut de deux cases en diagonale ;
- le cheval (Faras), identique au cavalier moderne ;
- le (Roukh), semblable à la tour actuelle.
- le soldat (Baidaq, cf. sanskrit padāti : piéton, fantassin), l’équivalent du pion, mais dépourvu du double pas initial.(Le Roukh était parfois représenté comme un char de guerre. Les Arabes y voyaient un général commandant l’armée. Mais son sens littéral reste obscur. Il semble que pour les Arabes, ce mot n’avait pas d’autre sens que celui de désigner cette pièce au Shatranj, un peu comme le mot rook pour les anglophones aujourd’hui. Le lien étymologique avec le sanskrit ratha : char est peu évident.