Que fait un joueur d’échecs pendant quarante minutes sans jouer ? Il pense à nombre de choses, échiquéennes le plus souvent. Du moins on peut le supposer ! Le joueur débutant ou complétement novice s’interroge et voudrait savoir. La réponse est simple : il calcule ! Voilà un joueur digne de ce nom calcule, il passe l’essentiel de son temps à calculer. C’est triste mais c’est la réalité, mais c’est aussi parce qu’il calcule bien qu’il est un joueur de haut niveau !!
Le calcul est certainement la capacité la plus importante aux échecs, il y en a d’autres, bien d’autres mais c’est la plus importante. Elle fait partie de l’Analyse, les deux autres termes étant le sens de l’urgence et l’évaluation (d’une position).
Analyse = Sens de l’urgence + Calcul + Evaluation
Le sens de l’urgence est la première étape et ne peut s’acquérir que par l’expérience. Les deux autres aspects de l’analyse (calcul et évaluation) ne sont rien si l’on ne possède pas le sens de l’urgence. En effet à quoi sert de maîtriser le calcul et l’évaluation si on calcule en dehors de l’urgence de la position.
Le calcul est le deuxième moment de l’analyse et certainement l’essentiel et le plus dur du travail
L’évaluation, est le troisième terme de l’analyse et constitue une capacité en soi. Elle permet de saisir la valeur d’une position et ce n’est pas une mince affaire, même si elle est plus facile à développer et à maitriser que le calcul.
Dans la réalité çà se passe comment ? Cette question fait référence à la « Théorie des coups candidats », qui est une grande formule pour dire simplement » Méthode pour prendre une décision aux échecs ».
Pour une pratique correcte d’une partie, il faudra développer au mieux cette méthode. Avant de continuer et pour les novices, il ne faut pas oublier que si « on touche on doit jouer » ce qui implique de vérifier (avant de toucher) la décision, à savoir le coup choisi !
Lors de la prise de décision (jouer un coup) plusieurs possibilités s’offrent au joueur. Par exemple trois possibilités A, B, C. Bien entendu, l’identification des coups jouables dépendra de l’expérience de chacun. Le plus souvent, et avant la mise en œuvre de la méthode, une préférence intuitive surgira assez rapidement pour tel ou tel coup! Toutefois il faut vérifier les trois possibilités et prendre une décision (jouer un coup) « vérifiée ». Il faut commencer par le premier coup candidat et calculer la suite logique (la logique interne qui est à découvrir, est aussi claire que féroce. Elle permettra de calculer la ligne…) Si je joue A mon adversaire va répondre et je répondrai à cette réponse etc…la ligne de calcul se dessine et prend fin tôt ou tard. Vous aurez bien compris que cette marche blanche et noire ne manquera d’engendrer une position que l’on devra (mentalement) évaluer. Une estimation en découlera, léger avantage blanc (par exemple). Le travail continue et les coups candidats B et C subiront le même traitement. A la fin de ce processus une décision « sérieuse » sera prise pour un des trois coups candidats issu de la comparaison des trois évaluations.
Après cet exposé, on saisit mieux l’importance de ces trois capacités qui forment l’Analyse : Le sens de l’urgence, le calcul et l’évaluation !
La prise de décision est donc l’essentiel du travail, mais d’autres capacités sont nécessaires afin de mener à bien cette tâche. Elles aideront le plus souvent à évaluer correctement la position issue du calcul !
Toutes ces capacités seront développées et présentées dans cet article. J’ai tenté par la même occasion, de vous proposer des outils méthodes, et exercices afin de les développer !
Je le répèterai souvent, mais vous devez prendre conscience que le développement des capacités est (selon moi) le travail le plus important, et malheureusement le plus compliqué !
« On devient un joueur d’échecs par le développement des capacités, le bagage technique est presque secondaire »
Orazio Puglisi