1.e4 c5 2.Cf3 d6 (ou e6) 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 e6 (ou d6)
Parmi les ouvertures d’échecs, la variante de Scheveningue de la défense sicilienne est l’une des siciliennes ouvertes les plus ambitieuses. Ayant été jouée par Garry Kasparov contre de très forts grands maîtres, cette ouverture permet une large créativité.
Le diagramme montre la position de base obtenue après 1.e4 c5 2.Cf3 d6 (ou 2…e6, qui évite 3. Fb5+) 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 e6 (alternativement 5…d6). Les pions centraux d6 et e6 offrent aux Noirs le contrôle des cases critiques d5 et e5, et permettent avec souplesse des possibilités de rupture au centre par les coups …e6-e5 ou…d6-d5.
Attaque anglaise
L’approche moderne, appelée aussi attaque anglaise, est inspirée de l’attaque yougoslave (Rauzer) de la sicilienne dragon. Les Blancs lancent une attaque de pions à l’aile roi avec f2-f3, g2-g4, h2-h4, et souvent g4-g5. Les Blancs font le grand roque, et un jeu très aigu en découle. Les Noirs ne peuvent pas se contenter d’une défense passive mais doivent créer des menaces. La ligne principale continue par 6.Fe3 a6 7.f3 b5 8.g4 h6 9.Dd2 Cbd7 10.0-0-0 Fb7.
Le plan des blancs est de forcer la position par g4-g5 et d’ouvrir l’aile roi à leur avantage. Ils exercent aussi une pression considérable sur la colonne d. Les Noirs sacrifient souvent une qualité ou un pion afin d’ouvrir une colonne pour leurs pièces lourdes sur l’aile dame. Le temps est le facteur le plus important dans l’attaque anglaise, et de nouvelles idées sont découvertes chaque année. Beaucoup de joueurs de l’élite commeAlexander Morozevich, Péter Lékó, et Alexei Shirov ont étudié cette suite critique.
Notes et références
- ↑ Annotation de Karpov dans Anatoly Karpov’s Best Games (Batsford, 1996, p. 14)
- ↑ annotation du Grand-maître international Viktor Gavrikov dans Experts vs. the Sicilian, éd. Quality Chess, ISBN 978-9197524469, 2006, p. 166
- ↑ Cependant, Karpov a indiqué dans Anatoly Karpov’s Best Games (Batsford, 1996, p. 13) que son « arme favorite contre la Scheveningen dans les années 1970 et 1980 » était l’Attaque Keres (par la suite, Karpov a préféré jouer 1. d4 plutôt que 1. e4, afin de contourner l’obstacle de la défense sicilienne de Kasparov)
- ↑ (fr) Anatoli Karpov, Comment jouer les débuts semi-fermés (1994), A. Colin, p. 19
- ↑ (fr) Lev Polougaïevski, Le Labyrinthe Sicilien I (1993), Échecs Payot, p. 89-91
- ↑ (en) Alex Yermolinsky, The Road to Chess Improvement (1999), Gambit, p. 140
- ↑ (fr) Anatoli Karpov, Comment jouer les débuts semi-fermés (1994), A. Colin, p. 28
Bibliographie
- Gary Kasparov, Aleksander Nikitin, The Sicilian Scheveningen, Batsford, 1983
- Craig Pritchett, Starting Out: Sicilian Scheveningen, Everyman Chess, 2006