1. e4 — 2. d3 — 3. Cd2 — 4. Cgf3 — 5. g3 — 6. Fg2 — 7. O-O
Au jeu d’échecs, l’Attaque est-indienne (AEI, King’s Indian Attack, KIA en anglais) est un système d’ouverture pour les Blancs qui a notamment été utilisé par Bobby Fischer. Le diagramme montre la formation typique pour les Blancs.
L’attaque est-indienne est une ouverture fermée et stratégique qui offre au conducteur des Blancs une panoplie de thèmes et de tactiques et un milieu de partieconfortable face à des défenses variées.
L’AEI est souvent utilisée contre les défenses semi-ouvertes où les Noirs répondent de façon asymétrique à e4, comme la défense sicilienne, la défense française, ou ladéfense Caro-Kann, mais pas contre la défense scandinave. Elle peut aussi être jouée contre les défenses fermées, souvent en débutant par 1.Cf3 et en plaçant le fou roi en fianchetto. Il est courant de transposer dans le début Réti, la partie catalane, l’ouverture anglaise et même le début Larsen (après b3 et Fb2).
Sommaire
Considérations stratégiques
L’ouverture ne consiste pas en une série de coups spécifiques, mais plutôt en un système qui peut être joué avec plusieurs ordres de coups. La plupart du temps, la formation est-indienne est accomplie par l’ordre de coups d3, Cd2, Cgf3, g3, Fg2, et O-O mais commence parfois par g3, Cf3 ou d3.
L’AEI est un miroir de la disposition des pièces adoptée dans la défense est-indienne. Cependant, grâce au tempo de plus des Blancs, la nature du jeu ultérieur est souvent différente de celle d’une est-indienne typique.
L’AEI est considérée comme une ouverture solide pour les Blancs, bien que moins ambitieuse que de nombreuses autres ouvertures. Elle est rarement utilisée à haut niveau, mais est populaire au niveau de club, parce qu’elle est plus facile à apprendre que d’autres ouvertures qui nécessitent la mémorisation de suites de coups pour éviter des positions perdantes.
Le plan le plus courant des Blancs consiste en la poussée e4-e5, créant un étau au centre, de l’espace à l’aile roi et de bonnes chances d’attaque contre un petit roque. Les ressources des Noirs ne doivent pas être négligées, comme par exemple l’espace à l’aile dame. Cette asymétrie conduit souvent à un violent milieu de partie et à des réseaux de mat avec sacrifice de pièces.
Exemples de parties
- Voici ce qui est peut-être le plus célèbre exemple d’attaque est-indienne : Fischer-Myagmarsuren, Sousse 1967 :
1.e4 e6 2.d3 d5 3.Cd2 Cf6 4.g3 c5 5.Fg2 Cc6 6.Cgf3 Fe7 7.O-O O-O 8.e5 Cd7 9.Te1 b5 10.Cf1 b4 11.h4 a5 12.Ff4 a4 13.a3 bxa3 14.bxa3 Ca5 15.Ce3 Fa6 16.Fh3 d4 17.Cf1 Cb6 18.Cg5 Cd5 19.Fd2 Fxg5 20.Fxg5 Dd7 21.Dh5 Tfc8 22.Cd2 Cc3 23.Ff6 De8 24.Ce4 g6 25.Dg5 Cxe4 26.Txe4 c4 27.h5 cxd3 28.Th4 Ta7 29.Fg2 dxc2 30.Dh6 Df8 31.Dxh7+ 1-0.
- Une autre partie très célèbre est la cinquième du match de 1997 entre Garry Kasparov et Deep Blue.
- Voici un exemple de traitement expéditif de l’ouverture par Kasparov côté Noirs : Ljubomir Ljubojević – Kasparov, Niksic, 1983 :
1. e4 e6 2. d3 d5 3. Cd2 c5 4. Cgf3 Cc6 5. g3 Cge7 6. Fg2 g6 7. 0-0 Fg7 8. Te1 b6 9. c3 h6 10. h4 a5 11. a4 Ta7 12. Cb3 d4 13. cxd4 cxd4 14. Fd2 e5 15. Cc1 Fe6 16. Te2 0-0 17. Fe1 f5 18. Cd2 f4 19. f3 fxg3 20. Fxg3 g5 21. hxg5 Cg6 22. gxh6 Fxh6 23. Cf1 Tg7 24. Tf2 Fe3 25. b3 Cf4 0-1.
- Un autre exemple est : Viktor Bologan – Joël Lautier, Chalkidiki, 1992 :
1. e4 c5 2. Cf3 e6 3. d3 Cc6 4. g3 d5 5. Cbd2 g6 6. Fg2 Cge7 7. 0-0 Fg7 (point de rencontre entre un ordre de coups provenant de la défense sicilienne et un ordre de coups lié à la défense française1) 8. Te1 0-0 9. h4 9. h4 h6 10. e5 f5 11. exf6 Txf6 12. Ch2 (12. Cf1 Dd6!) Tf7 13. Cg4 Dd6 14. Cf3? (14. Cf1 est meilleur2) e5 15. Ce3 Fe6 16. c4 Taf8 17. Cd2 Txf2! 18. cxd5 Txg2+ 19. Rxg2 Cxd5 20. Ce4 De7 21. Fd2 Cf4+!3 22. gxf4 exf4 23. Cf1 Dxh4 24. Ch2 (24. Df3 Cd4 25. Df2 Dh3+ 26. Rg1 Cf3+) f3+ 25. Dxf3 Txf3 26. Cxf3 Dh3+ 27. Rf2 Cd4 28. Cxd4 Fxd4+ 29. Fe3 Fg4 30. Fxd4 Df3+ 31. Rg1 Fh3 0 – 1.
Notes et références
- ↑ On peut aussi citer : 1. Cf3 d5 2. g3 c5 3. Fg2 Cc6 4. d3 e6 5. 0-0 g6 6. Cbd2 Fg7 7. e4 Cge7.
- ↑ Joe Gallagher, Beating the Anti-Sicilians, Batsford, 1994.
- ↑ annotation de Joe Gallagher dans l’opus cité.
Bibliographie
- (en) Angus Dunnington, The King’s Indian Attack, Batsford, (ISBN 0-8050-2933-8)
- (en) Angus Dunnington, The Ultimate King’s Indian Attack, Batsford, (ISBN 0-7134-8222-2)
- Roman Dzindzichashvili, Easy Way to Learn The King’s Indian Attack,
ChessDVDs.com, Roman’s Lab, Volume 28, Nr. 7-37885-35839-1
- John Emms, Starting out: King’s indian attack, Everyman Chess, (ISBN 1-85744-394-2)
- New In Chess Yearbook vol. 76, Interchess BV, (ISBN 90-5691-155-4), « King’s Indian Attack »
pp. 228-232
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Liens externes
- (en) section ECO A07 sur chessgames.com
- (en) Introduction to the King’s Indian Attack